Depuis sa réélection pour un 3e mandat à la tête du Burundi, Pierre Nkurunziza est mis au ban de la communauté internationale. N’empêche que le président burundais entend consolider son pouvoir et le pérenniser avec « sa nouvelle Constitution« .
Pierre Nkurunziza prépare minutieusement son référendum
Ce 17 mai 2018, les Burundais seront appelés aux urnes pour dire si « oui » ou « non » ils acceptent d’amender la Constitution de 2005. En dépit de farouches oppositions à cet amendement constitutionnel, il serait véritablement inimaginable que le président Pierre Nkurunziza n’obtienne pas cette réforme qui lui permettrait de rester au pouvoir pendant des décennies encore.
En effet, pouvoir et opposition burundais sont à couteaux tirés depuis la réélection contestée du chef de l’Etat burundais. Les négociations initiées pour réconcilier les acteurs politiques du Burundi peinent à avancer.
La communauté internationale, qui avait marqué sa désapprobation quant à ce troisième mandat, ne cesse de renforcer les pressions pour faire plier l’homme fort de Bujumbura. Mais ce dernier est bien à la barre, et il compte certainement le tenir pendant de longues autres années.
C’est à juste titre qu’il s’est taillé des lois constitutionnelles à sa mesure pouvant lui permettre d’exercer deux autres septennats (mandat de 7 ans) après celui qu’il exerce contre vents et marées actuellement.
Si au référendum de ce jeudi le « oui », ce qui est fort probable selon les tendances actuelles, alors le président Nkurunziza pourrait rester à la tête du pays jusqu’en 2034.
A bientôt 55 ans, cet amateur de football entend rester sur le front de l’attaque pour plusieurs années encore, au point de transformer la République en un « Royaume » où il continuera de régner sur ses sujets.
C’est à juste titre qu’Innocent Muhozi, président de l’Observatoire burundais de la presse, qui semble bien connaître le leader du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD), prévient : « C’est quelqu’un qui a un instinct de survie et de maintien au pouvoir très élevé, un homme calculateur qui s’est mis à travailler pour sa prochaine réélection dès qu’il est arrivé au sommet de l’État, en 2005. »