En dépit du démenti d’Abidjan, il y a bel et bien un autre mandat d’arrêt international émis contre Justin Koné Katinan. L’information a été publiée par Jeune Afrique avec les documents judiciaires à l’appui.
La justice ivoirienne ne lâche toujours pas Koné Katinan
Les intrigues de Justin Koné Katinan avec la justice ivoirienne sont visiblement loin de leur épilogue. Et ce, d’autant plus que le pouvoir d’Abidjan de cesse de multiplier les procédures pour obtenir (enfin) l’extradition du dernier ministre du Budget de Laurent Gbagbo. Des accusations de « crimes économiques et de meurtres », à la condamnation à 20 ans d’emprisonnement pour la casse de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO), tout y passe, pourvu que les autorités ghanéennes, béninoises ou togolaises accèdent à la demande d’extradition.
A en croire la défense du porte-parole de Laurent Gbagbo, les autorités ivoiriennes viennent d’émettre un troisième mandat d’arrêt contre leur client. Par ce mandat international, signé le 28 mars 2018, Kra N’dri, juge d’instruction du tribunal de première instance d’Abidjan, et Adou Richard Christophe procureur de la République, demandent aux « autorités compétentes de la République du Bénin où il été aperçu, de le rechercher, de l’arrêter et de le conduire à la maison d’arrêt la plus proche ».
Poursuivant dans leur dénonciation, les avocats persistent et signent : « Nous avons été informés que trois autres mandats d’arrêt avaient été émis depuis le 28 mars. » Et pourtant, Bruno Nabagné Koné, porte-parole du gouvernement ivoirien soutient le contraire : « Je suis incapable de vous confirmer l’existence de ce mandat d’arrêt », avant de préciser : « Ce n’est pas le gouvernement qui lance les mandats d’arrêt. C’est la justice. »
Cependant, selon les termes du mandat dont nous avont reçu copie, il est reproché au porte-voix de l’ancien président ivoirien d’appartenir à « un vaste réseau de déstabilisateurs ayant pour objectif d’entreprendre un mouvement subversif d’envergure ». Le document indique que c’est lui qui « donnait directement des instructions aux chefs de guerre du Nord » pour s’attaquer au régime d’Alassane Ouattara.
Par l’entremise de son avocate camerounaise, Me Josette Kadji, le natif de Arikokaha entend saisir le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) afin de voir cesser cet acharnement contre lui et les autres pro-Gbagbo.