Après avoir officialisé samedi lors d’une conférence nationale qu’il ne présenterait pas de candidat à la présidentielle malienne du 29 juillet, l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice (Adema/Pasj) est sous le feu des critiques de certains opposants qui jugent une telle décision « honteuse » et « regrettable ».
L’Adema, observateur de l’élection présxidentielle malienne
« C’est regrettable qu’un grand parti comme l’Adema ne soit capable d’aller chercher le fauteuil présidentiel. Adema avait trahi Ibrahim Boubacar Keita qui a créé RPM (Rassemblement pour le Mali) et voilà toute honte bue, les abeilles regagnent ce dernier », a posté Boubou, un internaute sur facebook.
« Quelle honte pour la troisième force politique du pays qui n’a d’autres stratégies que de soutenir le président sortant, dont le bilan est tout simplement lamentable », a-t-il poursuivi, accusant « Tiémoko Sangaré (président du parti et ministre des Mines et du pétrole) et les autres cadres d’opportunismes et de manques de visions pour le Mali ».
Pour Dramane Sidibé, le retrait de la course présidentielle malienne, est un acte qui montre que ces leaders soi-disant, n’ont pas d’ambition. A quoi sert l’existence d’un parti politique tel que l’Adema s’il n’aspire pas a gouverné le pays, finalement c’est un club de soutien pour les partis au pouvoir, pauvres militants de ce parti qui a marqué l’histoire politique de ce pays et qui aujourd’hui manque de vision du fait de ces incapables leaders à s’assumer face au peuple ».
Samedi dans son discours d’ouverture à l’occasion de la troisième conférence nationale, le président de l’Adema, Tiémoko Sangaré, a « exhorté tous les militants à faire preuve de responsabilité, de discipline et de compréhension pour entériner l’option qui vous sera proposée par le Comité exécutif.
M. Sangaré a affirmé qu’ils ne se sont pas précipités à rejoindre le camp du soutien à la candidature du président de la République pour sa réélection à la présidentielle malienne, tant que les militants du parti n’auront pas véritablement compris cette nécessité, surtout que les alliés d’en-face n’auront pas accepté d’intégrer dans leur programme certaines de leurs préoccupations.
Avant que l’Adema n’officialise cette décision, le président de la jeunesse du parti, Lazaré Tambély a déclaré avoir a éprouvé de la « gêne et des remords », après que le Professeur Dioncounda Traoré, a désisté de sa candidature à l’élection présidentielle malienne, prévue le 29 juillet 2018.
Tambély avait accusé la direction du parti d’avoir « volontairement entretenue » cette situation qui a provoqué une « inquiétude réelle chez les militants et révélé toute l’incapacité » de la direction sous la conduite du président Tiémoko Sangaré.
« La candidature de Dioncounda Traoré a été validée, car respectant tous les critères énoncés dans les textes du parti. Toutes les autres candidatures ont été disqualifiées pour non-respect des critères, selon Yaya Traoré, membre du parti.
L’ancien président par intérim lors de la transition en 2012, qui avait soutenu que sa « carrière politique était derrière (lui) », a annoncé qu’il n’est « candidat à rien », a déploré Tembély.
Interrogé, le politologue malien Mamadou Samaké, a déclaré que l’absence de candidature de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice, principal allié au pouvoir « laisse un gout inachevé » et « n’est pas bonne pour la survie du parti ».
Le président de l’Adema voit cette décision sous un autre angle: « Je veux que le Mali soit un pays où l’on vive ensemble et pas où l’on nous fasse vivre les uns contre les autres. Je veux que l’ordre et la sécurité règnent dans mon pays. Il n’en sera ainsi que lorsqu’il y aura une vraie entente entre ses fils, lorsqu’il n’y aura pas de division, d’aversion et de haine entre eux ».