Depuis la survenance du génocide rwandais en 1994, les relations diplomatiques entre la France et le Rwanda ne sont pas au beau fixe. Mais depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au palais de l’Elysée, Paul Kagamé a renoué de plus en plus avec Paris.
Kagamé – Macron, une coopération franco-rwandaise sur de nouvelles bases ?
Paul Kagamé effectue une visite de travail et d’amitié en France à partir de ce mercredi 23 mai 2018, une première depuis 2015. Ce déplacement du président rwandais dans l’Hexagone attire d’autant plus les attentions dans la mesure où ce dernier entretient, depuis plus de deux décennies, des relations tumultueuses avec la France.
En effet, les autorités de Kigali accusent l’opération militaire française turquoise pour sa responsabilité présumée dans le génocide qui a décimé le pays des mille collines à la suite de l’attentat sur l’avion du président Juvénal Habyarimana. Aussi, le président Kagamé avait-il entretenu des relations très tendues avec les présidents français Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Mais avec l’élection d’Emmanuel Macron, les lignes semblent quelque peu bouger entre Paris et Kigali.
C’est d’ailleurs dans cette belle dynamique que le président français a eu un tête-à-tête, ce mercredi, avec son homologue rwandais, avant de lui offrir un déjeuner en compagnie des acteurs du monde de la technologie. Ce déjeuner est offert en prélude au salon VivaTech, ce jeudi, auquel prendra part les sommités du secteur numérique, notamment le créateur du réseau social Facebook, Mark Elliot Zuckerberg, et l’homme d’affaire soudanais Mo Ibrahim.
Mais le véritable point d’attraction de ce rapprochement entre les deux pays, c’est indéniablement la candidature de la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, à la présidence de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). A en croire certaines sources proches du dossier, le président français serait d’ores et déjà favorable à cette candidature rwandaise, dans la mesure où il aurait des bisbilles avec l’actuelle présidente, la canadienne Michaëlle Jean. Il aurait signé un accord dans ce sens avec le président Kagamé. Le 17e sommet de l’OIF à Erevan, les 11 et 12 octobre prochains, aura lieu cette élection.
Le président Macron entend par ailleurs apporter tout son soutien à la présidence de Paul Kagamé pour les réformes de l’Union africaine (UA). C’est dire combien ces deux hommes d’Etat s’activent pour normaliser les relations entre leurs pays.