Le chef de file de l’opposition malienne Soumaila Cissé a estimé que les modèles des électeurs en confection pour la présidentielle 29 juillet sont « imparfaits » et doivent être « améliorés », déplorant l’absence « d’implication de l’opposition » dans les séquences de préparation des élections, dans une lettre adressée au Premier ministre.
« Lors de votre visite au bureau du chef de file de l’opposition en janvier dernier, nous avions convenu qu’au regard des délais très courts, tous les acteurs notamment l’opposition et la majorité seraient associés aux préparatifs de l’élection présidentielle », a rappelé M. Cissé dans sa lettre qu’il a adressé au Premier ministre Soumeylou Boubèye Maiga.
A l’issue de la mise en place en février d’un comité d’experts pour la relecture de la loi électorale, « le ministre de l’Administration territoriale avait promis que les partis politiques seraient totalement impliqués dans toutes les séquences de préparations des élections » et dans « l’élaboration des modèles de documents électoraux telles que les cartes d’électeurs, procès verbaux, bulletins de vote et des procurations ».
Selon Soumaila Cissé, « depuis le 2 mars, aucun contact n’a plus eu lieu entre le ministère de l’Administration territoriale et l’opposition ni à travers le cadre de concertation ni le comité d’experts ».
« C’est avec surprise que nous découvrons sur les réseaux sociaux et dans la presse les décisions du ministère fixant unilatéralement les modèles de cartes d’électeurs du procès verbal et de la procuration », a-t-il déploré, ajoutant que « ceci n’est pas acceptable car les modèles sont imparfaits et demandent à être améliorés ».
Il a signalé que « les préfets en violation flagrante de l’article 82 de la loi 2018-014 du 23 avril 2018 ont décidé du nombre de bureaux de vote, du nombre d’électeurs par bureau, de l’emplacement et du ressort, sans consultation des partis politiques de la circonscription ».
M. Cissé a fait savoir qu’il leur est revenu que « le marché de confection des bulletins de vote est attribué à l’imprimerie ARCPS-Sarl dirigée par un haut cadre du parti au pouvoir », précisant que « l’opposition ne saurait souscrire à une telle manœuvre qui révèle d’une volonté délibérée de fraude et de manipulation des résultats ».
« Le refus des concertations, maintes fois réclamées, jettera définitivement un doute sur la volonté politique du gouvernement de tenir une élection présidentielle crédible », a-t-il conclu.