Déjà ingénieur agro-économiste de formation, exploitant agricole, vice-président de la fédération des sociétés coopératives d’hévéa de Côte d’Ivoire, président de la coopérative des planteurs d’hévéa de Tiassalé (Sud), Isaac Kouamé Adi a ajouté à ses nombreuses casquettes le poste de député, depuis 2016.
Isaac Kouamé à la fois agriculteur, président de coopérative et homme politique.
Militant du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) depuis 2011, l’Ivoirien de 47 ans, père de cinq enfants, qui n’avait jamais envisagé faire la politique auparavant, est élu en 2016 député de Prikro (Centre-est)
Sa décision, d’être député part du constat d’un manque de cadres dans le département et de son désir d' »aider (ses) parents » qu’il soutient depuis 2004, « en posant les problèmes de la région à l’Assemblée nationale ».
Sur 80 villages que compte le département de Prikro (centre), où il est né en 1971, la moitié n’est notamment pas électrifiée. Il compte « insister pour que l’Etat se tourne vers » les difficultés des populations qui demandent « le minimum vital ».
Malgré le rejet de sa candidature par le PDCI, son parti, il décide, fort d' »une bonne longueur d’avance » sur son adversaire, de se présenter en indépendant.
Membre de la commission des affaires économiques et financières de l’Assemblée nationale, le député qui a rallié les élus de son parti, s’est montré « très actif » lors de l’adoption du projet de loi sur la réforme de la filière hévéa et palmier à huile.
Avec une expérience de 13 ans dans la filière hévéa, il dit avoir « expliqué le bien-fondé » de cette loi pour réguler la filière, en « apportant des suggestions pour mieux apprécier les textes ».
Isaac Kouamé a commencé à exercer en 1998, après des études qui l’ont notamment conduit à l’Ecole de statistiques et économie appliquée de Yamousoukro (centre, capitale politique), où il a décroché son diplôme d’ingénieur agronome avec une spécialisation en agroéconomie.
Actuellement, il vit de sa plantation située à Tiassalé, et gagne plus que son salaire de député qui est de deux millions FCFA par mois.
Une aventure dans la filière café-cacao
Avec neuf ans d’expérience dans la filière café cacao, Isaac Adi a décidé de se convertir en hévéaculteur, à la suite de la réforme du secteur.
De 2003 à 2012, il a occupé, entre autres, les postes de directeur technique du Conseil café cacao et directeur général de la société Coco Service, et ne cache pas sa fierté d’avoir « modestement » initié des projets tels que le traitement phytosanitaire du verger ou le Fonds d’investissement rural qui servait à améliorer les conditions de travail des planteurs en réhabilitant des routes.
Mais pour lui, le cacao « génère beaucoup de ressources, mais les planteurs ne gagnent pas grande chose, contrairement à l’hévéa où le planteur a un revenu mensuel sur 10 mois au moins » malgré « la volatilité des prix ».
En mars 2018, il a été nommé membre du conseil d’administration du Conseil hévéa-palmier à huile, un organe de régulation, de contrôle et de suivi des activités de ces filières.