Alors que le président Macron s’active pour réconcilier les frères ennemis libyens, l’affaire de financement illide la campagne de Nicolas Sarkozy resurgit à nouveau. Eric Woerth, un proche de l’ancien président français, vient d’être mis en examen par la justice française.
L’étau se resserre autour de l’ex-président Nicolas Sarkozy
A l’initiative du président Emmanuel Macron, Fayez al-Sarraj, chef du gouvernement d’union de Tripoli, le maréchal Khalifa Haftar qui tient l’Est du pays depuis Benghazi et toutes les parties prenantes dans la crise libyenne se sont retrouvés à Paris, ce mardi 29 mai, dans le cadre de la Conférence sur la Libye. Il s’agissait pour le locataire du palais de l’Elysée, d’arracher aux principaux protagonistes, une date consensuelle pour la tenue des prochaines élections de sortie de crise.
Au terme des échanges, les parties ont pu trouver un accord pour ramener la paix dans ce pays maghrébin déchiré par une crise sans précédent depuis la chute de Mouammar Kadhafi en octobre 2011.
En effet, cet accord prévoit tout d’abord la mise en œuvre d’un processus électoral d’ici au 16 septembre prochain. Puis, l’organisation d’élections présidentielle et législatives le 10 décembre 2018 qui permettront, selon le président Macron, de « redonner pleinement, sûrement, au peuple libyen sa souveraineté et lui permettre de l’exprimer à cette date ».
Mais un autre fait retient tout de même l’attention. Hasard de calendrier ou plan savamment préparé ? Quoi qu’il en soit, ce même mardii, l’ancien ministre français Eric Woerth vient d’être mis en examen pour « complicité de financement illégal de campagne » dans le cadre du financement libyen de la campagne présidentielle de Sarkozy en 2007.
Notons par ailleurs que l’ex-président français avait également été mis en examen, en mars dernier, pour des faits de corruption passive, financement illégal de campagne électorale et recel de détournements de fonds publics libyens. Plusieurs personnes proches de l’ancien Guide libyen, dont Saïf al-Islam Kadhafi, l’un de ses fils, se disent prêts à témoigner dans cette affaire.
Mais le président Sarkozy, qui réfute toutes les accusations portées contre lui et ses proches, clame son innocence : « Quel que soit le temps que ça prendra, je briserai les auteurs de la machination honteuse qui porte atteinte, au-delà de moi-même, à la fonction que j’ai exercée et à notre pays. »
Cependant, la curieuse réactivation du dossier, alors que le président Emmanuel Macron s’active pour ramener la paix en Libye en dit véritablement long sur cette affaire.