La patience d’Alassane Ouattara est visiblement en train d’atteindre ses limites. Le président ivoirien entend donc accélérer le dossier du parti unifié avec ou sans le PDCI.
Le président Ouattara veut chasser les ministres du PDCI si…
La mise en place du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) pourrait se concrétiser les jours à venir, tant le président Alassane Ouattara entend donner un coup d’accélérateur à ce processus menant au parti unifié. Aussi, le chef de l’Etat, visiblement agacé de l’intransigeance d’Henri Konan Bédié au sujet de l’alternance 2020, s’est engagé à ne travailler qu’avec les formations politiques qui ont formellement adhéré à ce projet politique.
Mais comment est-on arrivé à cette position radicale du président ivoirien ?
Le président d’honneur du Rassemblement des républicains (RDR) a effet initié une séries de rencontres avec le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) pour aplanir leurs divergences quant à la création du parti unifié. Les deux dernières rencontres entre ces locomotives de la coalition au pouvoir ont eu lieu, le 18 mai au domicile de Bédié à la célébration de ses soixante ans de mariage, et le 24 mai au palais présidentiel d’Abidjan.
Mais jusque-là, aucune fumée blanche n’a été aperçue à l’horizon, car le parti septuagénaire ne laissant transparaître aucun signe véritable de rapprochement avec le parti présidentiel. D’ailleurs, des cadres du parti créé par Félix Houphouët-Boigny ne cessent d’appeler leur président à s’affranchir de leur allié et à se positionner pour la présidentielle de 2020.
A l’inverse, le camp Ouattara ne veut rester inactif et attendre indéfiniment un partenaire qui pourrait ne jamais revenir au sein de la coalition. C’est ainsi que le leader des républicains entend forcer la main au récalcitrants de la majorité présidentielle.
Le président de la République a annoncé, pour fin juin ou début juillet, la formation d’un nouveau gouvernement qui ne comprendrait que les membres du RHDP. Et ce, trois mois avant la tenue des élections régionales et municipales. En pareille occurrence, l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), qui a refusé d’adhérer au parti unifié lors de son congrès d’avril, et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui ne s’est jusque-là pas encore exprimé, ne feront pas partie de l’équipe gouvernementale.
Cette décision du président ivoirien aura inéluctablement un effet domino au sein de l’administration et des institutions ivoiriennes.
Mais Henri Konan Bédié se laissera-t-il intimider par cette menace du président Ouattara et renoncer à l’alternance 2020 en faveur de son parti ? De même, le président Alassane Ouattara peut-il valablement se passer de son allié de taille et espérer conserver le pouvoir en 2020, sachant qu’aucun parti ne peut gagner à lui tout seul les élections en Côte d’Ivoire ? L’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), Le Mouvement des forces d’avenir (MFA), le Parti ivoirien des travailleurs (PIT) constituent-ils de réels poids politiques pour le Rassemblement des républicains (RDR) ?