Eddie Komboigo, président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), l’ex-parti au pouvoir au Burkina, a dénoncé mercredi la ratification par l’Assemblée nationale de la convention d’extradition entre le Burkina et France qu’il estime « taillée à la taille » de François Compaoré, frère cadet de l’ancien président burkinabè Blaise Compaoré.
Les députés du Faso ratifient la loi d’extradition de François Compaoré.
Face à la presse, est revenu sur la ratification par l’Assemblée nationale burkinabè de la convention d’extradition entre le Burkina et France, fustigeant le vote d’une loi « taillée a la taille de monsieur François Compaoré, frère cadet du fondateur de notre parti, Blaise Compaoré (chassé du pouvoir fin 2014 par une insurrection populaire) ».
« Cette loi est fille de la vengeance, qui creuse davantage le fossé entre les burkinabè à l’heure où tous les cœurs vaillants aspirent à la réconciliation nationale », a-t-il soutenu.
Le 17 mai, l’Assemblée nationale a ratifié deux conventions d’extradition et d’entraide judiciaire pénale, signées le 24 avril par le Burkina et la France.
Cette ratification intervient alors qu’est attendue pour le 13 juin le délibéré de la Cour d’appel de Paris sur la demande d’extradition de la France vers le Burkina de François Compaoré, poursuivi pour son rôle présumé dans l’assassinat du journaliste Norbert Zongo.
Après avoir commencé une enquête sur la mort mystérieuse de David Ouedraogo, le chauffeur de François Compaoré, le frère du président burkinabè Blaise Compaoré, Norbert Zongo est assassiné le 13 décembre 1998, avec les trois personnes qui l’accompagnaient (Blaise Ilboudo, Ablassé Nikiéma et Ernest Zongo), soulevant une très vive émotion à Ouagadougou, à travers tout le pays mais aussi dans les pays voisins.
En réaction, de nombreuses manifestations ont eu lieu dans tout le pays, les plus violentes ont été enregistrées à Koudougou (à l’ouest de Ouagadougou), où était né Norbert Zongo.