La Côte d’Ivoire va procéder à la destruction de 100.000 hectares de cacaoyers malades dans le cadre de la lutte contre le « swollen shoot », une maladie d’origine virale qui s’attaque aux pieds de cacao du pays, premier producteur mondial de fèves, a annoncé lundi un responsable de la filière.
Les cacaoyers malades doivent être détruits pour préserver le vergé
« Cette méthode intensive consiste à l’arrachage des plants de cacaoyers malades, sur un foyer de 100.000 hectares pendant cinq ans », a expliqué à l’AFP Gneneyeri Silué, directeur de la protection des végétaux, au ministère ivoirien de l’agriculture.
L’opération d’un coût de 22 milliards de francs CFA va se dérouler dans les régions du sud-ouest et de l’ouest de la Côte d’Ivoire, grandes zones de production dont l’ensemble du verger est sérieusement menacé.
Le swollen shoot (gonflement des rameaux) a pour agent pathogène un virus transmis et transporté par simple piqûre par un insecte, la cochenille (puceron), contre lequel il n’existe aucune parade.
Cette maladie qui affecte également une grande partie du Ghana voisin (deuxième producteur mondial), se caractérise par le dessèchement du verger, l’arrondissement des cabosses et la réduction des graines. Elle transforme les plants de cacaoyers malades en un arbre qui semble avoir été ravagé par un feu de brousse.
L’arrachage des plants va durer trois ans et après la parcelle détruite sera laissée en quarantaine pendant deux ans pour permettre au virus de disparaitre.
« Dans ce cadre précis, il n’est pas prévu de replanter systématiquement les 100.000 hectares », a souligné M. Silué, relativisant sont impact sur la production nationale.
La Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, avec environ 2 millions de tonnes et ce secteur, premier employeur du pays, a subi de plein fouet la chute de 40% des cours depuis juillet 2016. Le pays transforme moins de 500.000 tonnes sur son territoire, a regretté le président ivoirien Ouattara, soulignant que le prix du chocolat lui ne baissait pas.
La maladie s’est signalée en 2003 dans la région du Marahoué (centre-ouest) où elle avait déjà détruit plus de 8.000 hectares de plantations, selon les experts du Centre national de recherche agronomique (CNRA).