De gigantesques gisements de pétrole ont été découverts au large du Sénégal. Mais la redistribution des retombées de cette manne pétrolière constitue d’ores et déjà la pomme de discorde entre Macky Sall et l’opposition sénégalaise.
Macky Sall à l’épreuve des recettes pétrolières
Eu égard aux découvertes réalisées par Kosmos Energy, le bassin sédimentaire, à cheval sur le Sénégal, la Mauritanie, la Gambie, la Guinée et la Guinée Bissau, est un véritable scandale géologique. Cette réserve d’hydrocarbures (pétrole, gaz) est estimée à 450 milliards de m3, et les autorités sénégalaises entendent en tirer d’importants profits pour la réalisation du Plan Sénégal émergent (PSE) à l’horizon 2035.
A cet effet, Macky Sall a convié, ce 12 juin 2018, toutes les composantes de la société sénégalaise à une concertation nationale sur la gestion des recettes issues de l’exploitation du pétrole et du gaz. Aussi, le Comité d’Orientation Stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-Petrogaz) constituait le cadre idéal pour le président sénégalais d’établir un dialogue autour de la gestion des hydrocarbures et d’instaurer une gouvernance inclusive et transparente des ressources naturelles et d’asseoir un consensus national durable sur les orientations stratégiques qui encadrent le développement, au service exclusif de la Nation, de l’industrie pétrolière et gazière.
« Je demande au COS-Pétrogaz (Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz) de poursuivre les échanges avec tous les segments de la société et de mettre en place un dispositif de collecte des contributions, en vue de la finalisation consensuelle du projet de loi d’orientation relatif à la gestion des ressources pétrolières et gazières », a déclaré le chef de l’Etat du Sénégal, avant d’ajouter que la loi sur les revenus pétroliers ont pour objectif d’assurer « une répartition judicieuse des revenus et l’encadrement de leur gestion ».
Cependant, l’opposition sénégalaise ne l’entend pas de cette oreille. Elle a d’ailleurs posé un préalable, celui de la publication de tous les contrats et licences octroyés par le gouvernement dans le cadre de l’exploitation de ces richesses naturelles, avant de prendre part à ce genre de concertation.
Notons que ces réserves d’hydrocarbures constituent les plus importantes de la sous-région ouest-africaine dont les revenus sont estimés à 30 milliards de dollars soit environ 16 752 milliards de francs CFA sur une période de 30 ans. La gestion de cette manne financière ne pouvait que créer des frictions entre pouvoir et opposition au Sénégal. Mais qu’en sera-t-il entre le Sénégal et les autres Etats qui ont en partage ce bassin sédimentaire ?