Plusieurs personnalités françaises ont accompagné Alassane Ouattara dans son accession à la Magistrature suprême en Côte d’Ivoire. Le président ivoirien n’a donc pas oublié d’accorder de juteux contrats et autres avantages à ses amis français.
La reconnaissance de Ouattara à d’anciens officiels français
La présidentielle de 2010 a débouché sur une crise postélectorale qui a fait 3000 morts, selon le bilan officiel. Mais ce bras de fer entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara s’est achevé en faveur du dernier cité grâce à Nicolas Sarkozy, le président français d’alors, qui, s’appuyant sur la Résolution 1975 des Nations unies, a fait intervenir l’armée française pour déloger l’ancien président ivoirien de son bunker.
Passé cet épisode sanglant, le président Sarkozy, ami de longue date du président Ouattara, a fait le déplacement d’Abidjan pour l’investiture du nouveau président ivoirien.
D’autres personnalités françaises, notamment des ambassadeurs accrédités en Côte d’Ivoire, ont également joué un rôle déterminant dans l’affermissement du pouvoir d’Abidjan. Aussi, ces anciens officiels de l’Hexagone ont des entrées privilégiées aux palais d’Abidjan.
Sarkozy, réputé être un grand ami du couple présidentiel ivoirien, est toujours reçu à Abidjan avec ferveur. C’est à juste titre que le président Ouattara lui a confié, entre autres, une mission diplomatique auprès du Qatar pour l’ouverture d’une ambassade de Côte d’Ivoire à Doha.
Les anciens ambassadeurs français accrédités en Côte d’Ivoire n’ont pas été laissés pour compte. Jean-Marc Simon (2009 – 2012) est devenu, après sa retraite, conseiller du président Alassane Ouattara. Il est d’ailleurs le fondateur du cabinet Eurafrique Stratégies qui s’occupe de la communication du chef d’Etat ivoirien auprès des médias français. Mais le 9 juin dernier, il a été refusé d’antenne sur TV5 Monde lors d’une émission « spéciale Côte d’Ivoire » pour sa trop grande proximité avec ADO.
Quant à Georges Serre (Avril 2012 – septembre 2017), nouveau conseiller Afrique de CMA CGM, il travaille avec le gouvernement ivoirien à la création d’un pavillon maritime national, a en croire Jeune Afrique. Il est par ailleurs pressenti pour un poste d’administrateur au sein de la société privée Palmafrique, dont l’État est actionnaire. Le président Ouattara s’était même opposé à maintes reprises à son départ d’Abidjan.
Que dire de Bernard Kouchner, ancien ministre français des Affaires étrangères, devenu l’un des administrateurs du groupe BDK Financial Group, qui a créé la Banque d’Abidjan en partenariat avec La Poste de Côte d’Ivoire ou encore de Claude Guéant, ex-ministre de l’Intérieur de Sarkozy, qui a décroché des contrats dans la construction de logements sociaux ?
Bernard Cazeneuve, l’ex-ministre de l’Intérieur de François Hollande, Laurent Bigot, ancien sous-directeur chargé de l’Afrique de l’Ouest au Quai d’Orsay et bien d’autres personnalités françaises sont toujours en attente de leur part du gâteau.
Notons que le président Emmanuel Macron a fait d’Alassane Ouattara, le premier chef d’Etat africain à être reçu à l’Elysée. En retour, le président ivoirien a octroyé aux industriels français la construction du Métro d’Abidjan, au détriment d’une entreprise sud-coréenne.