L’opposant ivoirien, Mamadou Koulibaly, président de Liberté et démocratie pour la République (LIDER) a invité le chef de l’Etat à ne « rien » casser, après que le gouvernement a annoncé jeudi des mesures dont le déguerpissement des personnes vivant dans la zones à risques à Abidjan, suite aux inondations qui ont fait 20 morts dont 18 dans la capitale économique ivoirienne.
« Au lieu de casser, il faut construire » selon Koulibaly
« Le président de la République revient et il nous dit qu’il ordonne que l’on casse des maisons et des installations qui sont sur les systèmes d’assainissement. Mais non, il n’y a pas de maisons sur les systèmes d’assainissement », a dit le président de Lider, dans sa lucarne hebdomadaire sur la toile dénommée « Jeudi, c’est Koulibaly ».
Bien qu’il admette des problèmes liés à l’incivisme des populations qui bouchent des caniveaux, il assure qu’ »il n’y a rien à casser sur ce plan-là mais en revanche il y a des choses à construire », notamment à Cocody, la commune d’Abidjan la plus touchée avec 15 morts lors de ces inondations.
« La zone touchée est une zone qui fait partie d’un bassin à Cocody » qui forme » un grand V. Le pic est au Golf (quartier), à droite (les cités Riviera 3, 4, 5, Allabra, Palmeraie, etc.) et à gauche (Angré, 7e tranche, Attoban, Bonoumin, Riviera 1 et 2), vous avez des zones qui sont plus ou moins inondables », a expliqué Mamadou Koulibaly, avant d’ajouter que le « bassin versant qui collecte les eaux de ruissellement naturellement » entre ces deux parties n’est « pas aménagé ».
« Tant que c’était des forêts, des plantations de palmier, la forêt retenait un peu la boue (…) mais tous ces quartiers sont habités aujourd’hui (…) et dans ces conditions, on constate que les eaux de ruissellement entrainent de la boue qui vient boucher les petits caniveaux fait à l’époque où il n’y avait presque pas d’habitants dans la zone », a poursuivi M. Koulibaly dans sa vidéo.
Il a donc proposé la construction « de grands systèmes de collecte des eaux de ruissellement et des eaux d’égout, la construction de vrais caniveaux, de vrais regards, de véritables voies de circulation de ces eaux pour aller vers la lagune » Ebrié, estimant que la destruction de quartiers précaires comme « Gobelet » auparavant « n’a rien donné ».
« Il n’y a plus rien à casser », a-t-il insisté, ajoutant qu’il faut « surtout prendre des mesures vigoureuses contre tout ce qui est système de corruption dans la passation des marchés ».
Dans la nuit du lundi 18 au mardi 19 juin aux environs de 8h30, une pluie torrentielle s’est abattue à Abidjan et des villes de l’intérieur du pays dans les heures qui ont suivi.