Les autochtones guéré de Bangolo ne décolèrent toujours pas contre la communauté burkinabè installée dans leur localité. Et pour cause, un ressortissant du Faso a égorgé une jeune fille guéré dans la nuit du samedi à dimanche. Que de supputations autour de ce crime crapuleux.
Regain de violences à Bangolo après le meurtre d’une fille
Bangolo, ville située à l’ouest de la Côte d’Ivoire, est en ébullition depuis ce dimanche. Le corps lacéré, ensanglanté et sans vie de l’adolescente Yoro Taha Mélaine découvert au domicile de son copain surnommé Rasta, un ressortissant du pays des hommes intègres, en est la cause. Cette découverte macabre a aussitôt entrainé la colère de la population locale, d’autant plus que le meurtrier est allé se rendre à la brigade de gendarmerie après son forfait.
Alors que les premières versions faisaient état d’un crime passionnel, c’est plutôt le crime rituel qu’ont évoqué des témoins interrogés sur place. « Comment peut-on égorger une jeune fille sans défense, recueillir son sang et aller se rendre aux autorités? Que cachent ces agissements ? » s’est indignée Laurence Bado, initiatrice d’une manifestation contre ce crime.
Poursuivant, elle ajoute : « Nous sommes venues ce matin exprimer notre colère aux autorités administratives et sécuritaires. Nous sommes venues leur dire que, nous les femmes de Bangolo, avons droit à la vie. Il n’est pas question que des personnes mal intentionnées puissent nous ôter la vie comme c’est le cas présentement. »
Des jeunes gens qui réclamaient la tête de l’auteur de ce crime ont pris d’assaut les habitations, commerces et autres magasins appartenant à des Burkinabè. Ils se sont par ailleurs rendus à la brigade de gendarmerie de Bangolo qui était toutefois sous bonne surveillance. Toutes de noir vêtue, les femmes de cette ville – qui porte encore les stigmates de la crise postélectorale – se sont installées sur la voie principale, bloquant cette route internationale à toute circulation.
La tension est encore à son comble à Bangolo. Les autorités coutumières, adminstratives et sécuritaires ont entamé des négociations pour apaiser la population, mais celle-ci ne veut nullement entendre raison, du moins pas pour l’instant.
Notons que les affrontements intercommunautaires sont récurrents ces derniers temps à l’ouest de la Côte d’Ivoire. Cependant, les autorités ivoiriennes ont tendance à agir en médecin après la mort plutôt que de prévenir ces conflits.