Face à la montée du terrorisme et de la criminalité dans la sous-région ouest-africaine, les chefs de police de la CEDEAO ont décidé de mutualiser leurs efforts pour plus d’efficacité.
Police de la CEDEAO, une force pour épauler le G5 Sahel ?
L’Afrique de l’ouest est sous une menace terroriste accrue ces derniers temps. Les attentats perpétrés au Mali, au Burkina Faso et à Grand-Bassam en Côte d’Ivoire ont donné d’observer une connexité entre les différents groupes terroristes. Aussi, les sécurocrates de la sous-région entendent se lancer dans une coopération pour faire face aux différentes menaces.
A cet effet, les chefs de police et de sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) et de la Mauritanie lancent, ce mardi 26 juin, la phase 3 du programme WAPIS-SIPAO (Système d’information des Polices d’Afrique de l’Ouest) dans la capitale ivoirienne. Ce programme apparaît comme « une solution clée pour renforcer la sécurité de la région en harmonisant les mesures judiciaires et procédures policières qui faciliteront la création de la zone de libre circulation et d’établissement au sein de la CEDEAO ».
Francis Awagbe Behanzin, Commissaire-PAPS CEDEAO, explique par ailleurs le bien-fondé et la mise en oeuvre du programme : « Le Programme SIPAO est financé par l’UE, mis en œuvre par INTERPOL, sous l’égide de la CEDEAO. C’est une plate-forme régionale pour l’échange de données sous l’égide de la CEDEAO. Au niveau mondial, chaque système SIPAO sera connecté au Bureau central national (BCN) INTERPOL du pays afin de partager les données nationales autorisées dans le monde entier via le système I-24/7 d’Interpol. »
Notons que le G5 Sahel a été mis en place pour lutter contre le terrorisme dans la zone sahélienne. Cette coalition armée a récolté, en fevrier dernier à Bruxelles, près de 414 millions d’euros pour financer son opérabilité sur le théâtre des opérations. Mais jusque-là, les actions de cette force conjointe sont encore timides sur le terrain, et les terroristes continuent leur ballet macabre à travers la sous-région. La coopération policière au sein de la Communauté pourrait donc avoir son pesant d’or dans la lutte contre le terrorisme transfrontalier.