Les agents du ministère des Affaires étrangères sont entrés en grève, depuis ce lundi 25 juin, pour obtenir du ministre Marcel Amon Tanoh, l’amélioration de leurs conditions de vie. Cela passe inéluctablement par leur affectation à l’étranger.
Bras de fer entre Amon Tanoh et des agents de son ministère
Depuis ces derniers temps, le mercure ne cesse de monter au sein du ministère ivoirien des Affaires étrangères. Après quelques grognes d’ambassadeurs du fait du deux poids deux mesures dans la politique de rajeunissement de la diplomatie ivoirienne, une autre brèche vient de s’ouvrir. Il s’agit en effet de la grève du personnel administratif et technique dudit ministère.
Jules Ogba, secrétaire général du syndicat du personnel administratif (SYPATMAE-CI), donne les raisons de leur colère : « Cela fait plus d’un an que nous nous battons, mais personne ne veut vraiment nous écouter. Pour un chauffeur qui gagne moins de 100 000 FCFA par mois, l’affectation à l’étranger est une chance unique d’améliorer son statut et de celui de ses enfants. »
Et pourtant, dès sa prise de fonction, le ministre Marcel Amon Tanoh a suspendu l’application du « protocole d’accord » conclu en août 2015 et consistant en l’affectation à l’étranger et à la perception de primes pour ce personnel non diplomatique. Ainsi, les secrétaires, chauffeurs, comptables et autres agents administratifs ont décidé de faire pression sur leur ministre de tutelle en observant 72 heures de grève reconductible au cas où ils n’obtenaient pas gain de cause.
Les grévistes reconnaissent toutefois que leur ministre avait fait quelques efforts. « Certains d’entre nous ont alors reçu des sortes de primes : 70 000 francs CFA (107 euros) pour les chauffeurs, 90 000 (137 euros) pour les secrétaires… Nous avons alors pensé que d’autres versements suivraient, or ce ne fut pas le cas », a déclaré leur leader, mais ce geste qu’il juge insuffisant a été refusé par d’autres agents.
En dépit de l’intervention du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly et du ministre de la Fonction publique, Issa Coulibaly, les agents du ministère des Affaires étrangères sont toujours sur le pied de guerre.