Kobenan Kouassi Adjoumani est visiblement déterminé à aller jusqu’au bout de sa logique de création d’un courant au sein du PDCI. Alors que se tenait un Conseil de discipline de son parti, l’ancien porte-parole du vieux parti a jugé bon de s’expliquer sur ses motivations.
Adjoumani s’éxplique « Sur les traces d’Houphouët-Boigny »
Le parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) connaît ces derniers temps, une vague de dissensions qui risque de provoquer l’implosion du parti. La question du Parti unifié a en effet entrainé la création de deux tendances, d’une part les pro-RHDP et d’autre part les anti-RHDP. Des ministres PDCI favorable à la nouvelle entité politique s’étaient d’ailleurs rendus à Daoukro pour convaincre Henri Konan Bédié d’adhérer, dès maintenant, à la coalition au pouvoir. Mais, le président du parti septuagénaire a décidé de s’en tenir aux résolutions du Bureau politique qui subordonnent cette adhésion à l’alternance en faveur de son parti en 2020.
C’est dans ce climat de division que Kobenan Kouassi Adjoumani, ministre des Ressources animales et halieutiques, et certains cadres du PDCI ont créé « Sur les traces d’Houphouët-Boigny », un courant au sein du PDCI. Ce mouvement a aussitôt suscité une vive réaction de la haute direction du parti. Aussi, pour apaiser les tensions et donné le bien-fondé de son action, le leader de cette dissidence a tenu à s’expliquer sur ses motivations.
L’adresse d’Adjoumani aux militants
Chers militants, chers militantes du PDCI-RDA, je me sens obligé de me plier à cet exercice pédagogique pour rappeler, expliquer et repréciser les motivations réelles et profondes, ainsi que les objectifs de notre mouvement »SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY » qui suscite déjà un engagement populaire au-delà de nos espérances.
Le mouvement »SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY » n’est pas un parti politique et n’a pas vocation à le devenir.
Il se veut le creuset du rassemblement des militants du PDCI-RDA soucieux de pérenniser l’œuvre du père-fondateur en agissant en toute lucidité et en toute objectivité pour consolider la cohésion si chèrement acquise entre les héritiers politiques du Président Félix Houphouët-Boigny.
Avec cet instrument, nous ne souhaitons que faire la promotion de l’unité, de la tolérance, du dialogue, de la paix pour la stabilité de notre pays parce que la Côte d’Ivoire est notre bien commun le plus précieux.
Je voudrais inviter ceux qui nous attaquent et nous servent des menaces et des injures auxquelles nous ne répondrons pas, à lire et à relire notre allocution solennelle de présentation de notre mouvement afin de comprendre par eux-mêmes que la destruction du PDCI-RDA est aux antipodes de nos ambitions.
Nous traiter avec mépris n’est pas la solution, ce n’est pas le réflexe du bon militant du PDCI-RDA.
Je voudrais indiquer que je n’ai pas de comparses. Ceux qui ont décidé de militer dans ce mouvement méritent un peu plus de respect et de considération.
Des maires, des députés, des sénateurs, des présidents de conseils régionaux ont une légitimité établie, ce sont des personnalités de premier rang qu’on ne saurait traiter avec autant de mépris.
Il en va de même pour les membres du Gouvernement, ces hautes personnalités, et ces hommes d’Etat qui font la fierté du PDCI-RDA en servant notre pays avec professionnalisme, honneur et dévouement et ne peuvent en aucune façon être traitées de comparses. Cela heurte notre conscience.
Dans un parti politique comme le PDCI-RDA, ce n’est pas une méthode pour régler les problèmes. On ne peut pas continuer à vouer aux gémonies des personnalités tout simplement parce qu’elles ont une approche différente sur une problématique, une autre façon de voir les choses.
En réalité, ceux qui veulent casser le PDCI-RDA. Ce sont ceux-là qui s’opposent vaille que vaille au dialogue et à la concertation.
»SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY » n’est en effet pas une affaire privée du Ministre Kobenan Kouassi Adjoumani. Ceux qui ont adhéré au mouvement l’ont fait de façon délibérée et assument leur choix. Lors de la cérémonie prochaine de lancement officiel du mouvement, tout le monde pourra cerner l’ampleur réelle de l’adhésion des cadres, élus, responsables politiques et personnalités du PDCI-RDA à la cause que nous défendons.
Le PDCI-RDA au sein duquel j’ai milité depuis ma tendre jeunesse ne s’est jamais opposé au rassemblement et à l’unité des enfants de ce pays. Je n’ai jamais vu le Président Houphouët-Boigny, notre référant politique absolu, se dresser contre une entreprise de rassemblement ou de promotion de la cohésion entre ses enfants.
Quel est le péché que nous avons commis ? Notre mouvement est-il l’unique mouvement qui existe à l’intérieur du PDCI-RDA ?
Que dire du Cercle National Bédié (CNB) d’hier ? Du Réseau des Cadres PDCI ? De PDCI Notre Héritage ? De Bédié Pour Tous, Tous Pour Bédié ?
Tous ces mouvements existent et ne posent problème à personne. Est-ce parce qu’ils défendent tous la cause de l’isolement, de l’enfermement politique du PDCI-RDA et que nous, nous prônons l’ouverture et le renforcement des liens au sein du parti unifié RHDP ?
Je voudrais pour finir inviter les uns et les autres à jouer balle à terre, à éviter les attaques gratuites et à renouer avec les débats d’idées, à renoncer aux débats et aux combats fratricides.
Allons sur le terrain et parlons avec nos militants de base, expliquons leurs nos projets, notre vision.
Car, il a été toujours soutenu à l’encontre du projet du parti unifié l’argument selon lequel nos militants de base ne seraient pas prêts pour franchir ce pas ultime conformément au vœu de nos chefs.
Le mouvement »SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY » est une réelle opportunité qui s’offre à nous pour démontrer à la face du monde tout le contraire.
Pour le mouvement
« SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY »
KOBENAN KOUASSI ADJOUMANI