Le chef de file de l’opposition politique au Burkina, Zéphirin Diabré, a exprimé, mercredi dans une note, sa crainte que les modifications prévues au code électoral ne limitent de « manière drastique » la participation des Burkinabè de l’extérieur aux élections de 2020.
Zéphirin Diabré, emet des doute quant à la particpation des étrangers au futur scrutin
« La fixation de ces conditions conduirait indubitablement à limiter de manière drastique la participation des Burkinabè de l’extérieur aux échéances électorales de 2020 », a dit M. Diabré.
Les conditions auxquelles fait allusion le chef de file de l’opposition sont celles prévues à l’article 52 de l’avant-projet de modification du code électoral, qui dispose que « pour justifier son identité au niveau national ou à l’étranger, l’électeur produit la carte nationale d’identité du Burkina Faso (CNIB) en cours de validité ».
L’actuel code électoral permet aux Burkinabè de l’extérieur de voter avec la CNIB, le passeport ou la carte consulaire biométrique. Le gouvernement, selon Zéphirin Diabré, « pour des raisons que lui seul connait », souhaite désormais que la CNIB soit le seul document autorisé.
L’article 52 de l’avant-projet de modification du code électoral dispose tant pour les Burkinabè nés dans leur pays mais résidant à l’étranger que pour ceux nés à l’extérieur et y résidant, que l’obtention de la CNIB est subordonnée à la présentation d’un extrait d’acte de naissance ; d’un certificat de résidence délivré par les autorités compétentes du pays d’accueil ; d’un document attestant la preuve de son immatriculation à la représentation diplomatique du ressort de son lieu de résidence.
Par ailleurs, pour les élections de 2020, Zéphirin Diabré dénonce l’intention du gouvernement de limiter les bureaux de vote à l’enceinte des ambassades et consulats alors que « l’écrasante majorité » des Burkinabè résident loin de ces lieux.
La diaspora burkinabè, qui n’a encore jamais pris part à un scrutin présidentiel, est forte de plusieurs millions de personnes. En Côte d’Ivoire, qui abrite la plus importante communauté burkinabè en Afrique, ils sont plus de trois millions à y être installés.