La douane ivoirienne ne cesse de se parfumer à la senteur des scandales à répétition. Après le scandale au Guichet unique automobile, voilà une affaire de 160 millions de FCFA disparus des caisses du bureau de suivi des marchandises sans déclaration.
La douane ivoirienne au cœur d’un autre scandale
Près de 3 milliards de FCFA viennent de s’envoler dans une opération financière à BNI Gestion initiée par le Colonel Traoré Dohia, président de la Mutuelle des agents des douanes de Côte d’Ivoire (MUDCI). Les agents de la douane de Côte d’Ivoire ne se sont pas encore remis de leurs émotions quant à cette « fausse affaire qui s’est mal passé et dans laquelle ils ont perdu leur argent », qu’un autre scandale surgit.
Les faits remontent au 21 février dernier. En effet, le commandant Zié Kourouma, directeur de suivi des marchandises sans déclaration à la douane, vient de recevoir la somme de 160 millions de FCFA provenant de la vente aux enchères des marchandises saisies. Mais plutôt que de placer cet argent dans le coffre-fort comme à l’accoutumée, ce douanier s’est juste contenter de le mettre dans le tiroir de son bureau. Trois jours plus tard, c’est-à-dire le 24 février, des individus non encore identifiés font irruption dans les locaux de son service et apportent la rondelette somme. Chose curieuse, c’est que « le vol a été fait sans effraction ».
Les sergents-chefs Jean Touré Ningbou et Hanouna Diarra commis à la garde du Commandant Kourouma, bien que travaillant dans un autre service, ont été mis aux arrêts et écroués au bâtiment C de la MACA. Le jour des faits, l’un d’eux assurant la permanence ce jour-là dit avoir vu monter deux quidams vers le bureau de son patron. Vu leur curieuse attitude, il est monté s’en quérir de la raison de leur présence, mais il a reçu une décharge électrique avec un taser avant que ceux-ci s’évanouissent dans la nature.
Les enquêtes se poursuivent certes pour débusquer les auteurs d’une telle forfaiture, ainsi que leurs éventuels commanditaires. Cependant, le commandant Zié Kourouma qui avait été arrêté en même temps que ses gardes, n’a passé qu’un bref sejour carcéral dans le bâtiment des assimilés, avant d’être relaxé quelques jours plus tard pour « raisons de santé ».
Eu égard à tous ces scandales, l’on pourrait se demander ce qui se passe exactement au sein des gabelous ? Qu’attendent les autorités ivoiriennes pour sévir et mettre les agents véreux de cette régie financière en face de leurs responsabilités ? Y’aurait-il une complicité et des mains occultes qui protègent les auteurs de tels agissements ?
En attendant de trouver des réponses à toutes ces interrogations, les enquêtes suivent leur cours. N’empêche que les proches des mis en cause ne cessent d’accuser : « Si quelqu’un est mêlé à cette affaire, il faut qu’il paie au même titre que les autres. Un des accusés ne doit pas bénéficier de privilèges alors qu’on ne sait pas comment les voleurs ont eu accès facilement au bureau, et les autres, seuls, vont payer pour avoir été désignés pour garder les lieux. »