Après la formation d’un nouveau gouvernement supposé favorable au Parti unifié, le 10 juillet dernier, Alassane Ouattara pourrait procéder à un nouveau remaniement ministériel d’autant plus que certains ministres issus du PDCI ne joueraient pas franc-jeu avec le président ivoirien.
La pression d’Alassane Ouattara sur les ministres PDCI
Alassane Ouattara est bien décidé à former un gouvernement entièrement composé de ministres acquis à la cause du Parti unifié. Ce n’est pourtant pas le cas à l’heure actuelle dans la mesure où certains ministres issus du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) continuent de jouer un double jeu avec le chef de l’État.
En effet, lors du Congrès extraordinaire du Rassemblement des républicains (RDR), en mai dernier, le président Ouattara avait affirmer sa volonté de constituer une équipe gouvernementale avec les militants des formations politiques qui avaient adhéré au Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le nouveau Parti unifié.
Lors de son Bureau politique, le PDCI d’Henri Konan Bédié avait reporté son adhésion à cette nouvelle entité politique après la présidentielle de 2020. Cependant, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, ancien porte-parole du vieux parti, avait créé « Sur les traces d’Houphouët-Boigny », un courant au sein du PDCI favorable à une adhésion immédiate à ce projet cher au président Ouattara. Aussi, plusieurs personnalités, membres du parti septuagénaire, y compris tous les ministres dudit parti, ont assisté à l’Assemblée générale constitutive du RHDP unifié qui s’est tenue, le 16 juillet 2018, au Palais des congrès du Sofitel Hôtel Ivoire de Cocody.
Toutefois, le président Alassane Ouattara continue de douter de la loyauté de certains ministres quant à leur appartenance effective au Parti unifié. Il leur fait donc injonction, selon Jeune Afrique, de clarifier leur position avant la célébration de la fête de l’indépendance, ce mardi 7 août 2018, sous peine de sanction. « Ceux qui ne le feront pas risqueront de sortir du gouvernement », révèle le confrère. Ce réaménagement gouvernemental pourrait intervenir « après les élections locales du 13 octobre » prochain.
Le PDCI et le RDR iront-ils à ces élections municipales et régionales en rang serré comme ils en ont l’habitude depuis leur accession au pouvoir ? Bien malin qui pourrait y répondre dans la mesure où les frictions entre ces deux locomotives de la coalition au pouvoir sont de plus en plus persistantes. En témoigne la récente éviction du Maire Noël Akossi Benjo de la Mairie du Plateau à quelques deux mois des municipales. « On saura après l’investiture de nos candidats, fin août, qui est qui », déclare un proche du président Ouattara.
Quoi qu’il en soit, certains ministres PDCI, notamment Jean Claude Kouassi, Thierry Tanoh, Fofana Siandou, Alain-Richard Donwahi et bien d’autres personnalités continuent d’afficher leur fidélité au président de leur parti, Henri Konan Bédié. Ces derniers pourraient donc se voir éjecter de l’équipe gouvernementale si tant est que leur position demeure ambigüe.
Notons que les présidents Ouattara et Bédié continuent leur bras de fer à propos de l’alternance 2020. Alors que le leader du PDCI insiste pour faire d’un militant actif de son parti le candidat de la coalition RHDP en reconnaissance à son soutien à l’élection (2010) et à la réélection (2015) du président Ouattara, le président d’honneur du RDR rétorque que tout le monde pourra se porter candidat, et le meilleur sera retenu pour défendre les couleurs du parti unifié.
Jusqu’où iront ces personnalités ivoiriennes dans cette lutte de positionnement ?