Guillaume Soro est allé présenter ses condoléances à la famille de Kassaraté, ce dimanche 5 août 2018. Le PAN a profité de cette visite pour lever un coin de voile sur ses relations avec l’ancien haut gradé de l’armée ivoirienne.
Guillaume Soro se souvient de la protection de Kassaraté
Les années estudiantines n’étaient pas de tout repos pour Guillaume Soro qui dirigeait la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI) durant sa période de clandestinité (1995-1998). La tension était alors à son comble entre les étudiants et le pouvoir d’Abidjan. Le ministre de la Sécurité Marcel Dibonan Koné avait lancé à la télévision nationale : « Je suis à la recherche de Soro. » Aussi, le jeune leader syndical, qui avait régulièrement besoin de se mettre à couvert pour éviter d’être arrêté par le régime d’Henri Konan Bédié, avait rétorqué : « Dites à Dibonan que moi aussi je le cherche. »
Plus de 20 ans après, Bogotta se souvient de l’une de ses cachettes privilégiées lors de la chasse à l’homme dont ses camarades fescistes et lui étaient objet. En effet, de retour d’une mission parlementaire au Canada et d’un détour en France, Guillaume Kigbafori Soro s’est rendu chez le Général Kassaraté Tiapé Edouard, décédé le 13 juillet dernier des suites d’un AVC, pour rendre un dernier hommage à son bienfaiteur d’alors.
À cette occasion, le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne a fait cette révélation on ne peut plus surprenante : « J’ai connu le Général Kassaraté quand j’étais étudiant, en ce moment, les plus difficiles où l’on nous pourchassait, où l’on nous poursuivait. Bien que colonel de la Gendarmerie, c’est chez lui-même que j’allais me cacher. Il nous protégeait quand on nous poursuivait. »
Loin d’être anodine, cette déclaration de Soro Guillaume confirme les accusations du président Bédié quant au soutien de certains hommes politiques à ce puissant syndicat estudiantin. Qu’à cela ne tienne. Guillaume Kigbafori Soro demeure une personnalité incontournable en Côte d’Ivoire, et l’on constate, ces derniers temps, un regroupement d’anciens fescistes autour de leur ancien camarade de lutte.