Pascal Affi N’Guessan était devant la presse, ce mercredi 8 août, pour donner son avis sur l’évolution de la situation sociopolitique en Côte d’Ivoire. Avec la libération de Simone Gbagbo, le député de Bongouanou est bien conscient que sa place au FPI est bien en jeu.
Pascal Affi N’Guessan à la croisée des chemins
Les lignes bougent au sein du Front populaire ivoirien (FPI). C’est le moins que l’on puisse dire avec la récente décision du Président Alassane Ouattara d’accorder l’amnistie à plusieurs personnalités proches de l’opposition, dont l’ancienne première dame Simone Gbagbo et les ministres Moïse Lida Kouassi et Assoa Adou.
Tous les exilés pro-Gbagbo frappés par une condamnation ou menacés par des poursuites judiciaires sont également concernés par ce « blanchiment » fait par le chef de l’Etat ivoirien. En pareille occurrence, le parti créé par Laurent Gbagbo pourrait se réunifier à nouveau pour devenir la force politique qu’il constituait depuis le début du multipartisme dans les années 90 jusqu’à son accession au pouvoir en 2000.
Aussi, les deux franges du FPI, notamment celle modérée dirigée par Pascal Affi N’Guessan et celle radicale dite « Gbagbo ou rien » conduite par Aboudramane Sangaré, qui se livrent une guerre fratricide pour la direction du parti, pourraient se retrouver et fumer le calumet de la paix.
Cependant, l’ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo qui est conscient de son impopularité grandissante au sein du parti se cherche une certaine issue honorable. Mais comment s’y prendre pour ne pas perdre la face ? Là se trouve toute l’équation que devra résoudre le camp Affi.
Alors que ses camarades de parti s’étaient massivement retrouvés au domicile des Gbagbo pour accueillir triomphalement Simone Gbagbo qui venait d’être libérée après 7 années de détention dans les geôles ivoiriennes, le prince du Moronou a préféré donner une conférence de presse à sa permanence de Cocody Vallon.
Il n’a toutefois pas manqué de tirer à boulets rouges sur ses contestataires au sein du parti. « Nos camarades cherchent à instrumentaliser des événements pour se faire remarquer. Nous ne nous attribuons pas des succès pour qu’on nous remarque », a-t-il vertement critiqué le camp Sangaré.
Le candidat malheureux à la présidentielle de 2015 indique néanmoins qu’il reste soumis à toute décision que prendra le FPI pour se donner un nouveau chef. « Si demain, le parti décide que c’est Sangaré qui a le profil, qui a les compétences, qui a les capacités, qui peut mieux servir la cause du parti, moi, je n’ai aucun problème. Si le parti dit, c’est Gbagbo, je n’ai aucun problème. Si le parti dit que c’est Simone je n’ai aucun problème », semble-t-il se résigner, avant d’ajouter : « Le problème se pose à partir du moment où une fraction veut imposer sa position. C’est ce qu’on refuse, sinon, toutes les intentions sont légitimes. »
Notons que le parti de Laurent Gbagbo entend partir à la reconquête du pouvoir dès 2020 après avoir boycotté les précédentes élections. Une unité et une cohésion interne s’imposent donc pour que le FPI puisse véritablement s’imposer dans ce nouveau contexte.