Le président sortant du Mali, Ibrahim Boubacar Kéïta dit IBK, candidat à sa succession, a dénoncé dimanche à Bamako des « mise en scène » de fraude électorale, après que le camp de son adversaire Soumaïla Cissé a tenu une conférence de presse la veille pour protester contre une éventuelle opération de fraude.
IBK soutient que « des manœuvres sont à l’œuvre au cours » du scrutin
« Des manœuvres (…) sont à l’œuvre pour faire croire que nous sommes dans une logique de fraude », a dit IBK après son vote au second tour de la présidentielle, appelant ses partisans à « signaler aux forces de l’ordre » les « mises en scène » allant dans ce sens, face à la presse.
« Comment frauder quand on a l’assurance de l’estime de son peuple ? », s’est interrogé IBK qui a par ailleurs recommandé aux maliens d’ »être vigilants » et de « ne répondre à aucune forme de provocation », tout en saluant leur « maturité démocratique ».
Mercredi, Manassa Dagnoko, la présidente de la Cour constitutionnelle malienne, a confirmé les résultats du premier tour de la présidentielle malienne qui ont donné favori l’actuel président IBK et son principal opposant, Soumaila Cissé et ordonné un second tour dimanche 12 août.
Pour ce qui est de son premier mandat présidentiel (2013-2018), il a évoqué un « immense soulagement », après une « mission accomplie », estimant qu’il revient « au peuple (de) redéfinir ce qu’il souhaite comme avenir entre les mains » de celui qu’il aura choisi.
« Quelle que soit sa décision, nous l’assumerons tranquillement, sereinement, en confiance », a poursuivi le président sortant qui estime que « tout ce que (le pays a) connu comme difficulté est derrière » lui.
Cette nuit, l’équipe de campagne du chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé (17,7% au premier tour) a soutenu que des bulletins de vote « circulent » dans le pays en vue de la préparation d’une éventuelle fraude électorale en faveur d’Ibrahim Boubacar Kéïta (41,7% au premier tour).
Plus de huit millions de Maliens étaient appelés le 29 juillet à élire leur futur président parmi 24 candidats. Pour diverses raisons dont des « attaques à main armée », le scrutin n’a pu avoir lieu dans près de 700 bureaux de vote sur 23.041 au total, selon le gouvernement.