À l’appel du chef de file de l’ opposition malienne, Soumaila Cissé, qui récuse les résultats du second tour de l’élection présidentielle du 12 août pour laquelle il a été déclaré perdant face à IBK, plus de 3.000 personnes sont à nouveau sorties dans les rues de Bamako, samedi « pour protester contre la fraude électorale », a constaté un journaliste de ALERTE INFO.
L’ opposition malienne conteste toujours l’élection de IBK
Encadrés par près de 200 policiers, gendarmes et militaires, flanqués d’un dispositif anti-émeute (casques, boucliers, pistolets à lacrymogène), les manifestants, menés par M. Cissé se sont réuni d’abord à la place de la liberté, vers 08h30 (GMT et locale), avant d’orienter leur marche à la place de l’indépendance.
Jeudi, après l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle malienne, des centaines de partisans de Soumaila Cissé avaient lancé une caravane de protestation contre un verdict en leur défaveur, qui a sillonné durant sept heures, plusieurs quartiers de la capitale malienne.
« Il n’y a pas pire violence que la fraude » électorale, a dit d’entrée l’activiste Ras Bath, au meeting, marquant le clou de la marche, à la place de l’indépendance.
« IBK sait quel accord il a conclu avec les rebelles pour » être réélu au 2e tour, a dit Choguel Maiga, l’ancien ministre de IBK devenu un soutien de Soumaila Cissé. Ce dernier affirme que le président sortant « a été nommé par la France ».
Une contestation en dents de scie
Pour sa part, le leader de l’ opposition malienne a estimé que le pays « a fait un bond énorme en arrière, en matière de démocratie », parce que « tombé par la faute de certains hommes politiques dans le trucage aux élections (…) court à sa perte si rien n’est fait ».
Il a donné « rendez-vous » à ses partisans « après la fête (musulmane) de la Tabaski », célébrée le 21 août au Mali, « pour continuer la lutte », qui le portera au pouvoir, « pour respecter (selon lui) le vote et la volonté des Maliens ».
Vendredi, lors de sa première sortie post-électorale, Soumaila Cissé a affirmé face à la presse qu’il « rejette catégoriquement et sans équivoque les résultats proclamés » par le ministre en charge des élections et assurant qu’il utilisera « toutes les voies de recours légales et politiques » dont il dispose.
« Face à l’arbitraire, la résistance est de droit », avait indiqué l’opposant, qui a démontré sur la base de chiffres en sa possession, qu’il sort « vainqueur de l’élection (du 12 août) avec 51,75% des voix contre 48,25% pour (son) opposant », Ibrahim Boubacar Kéita (officiellement réélu)
« La crédibilité du scrutin reste toujours sujette à caution », a indiqué le chef de file de l’opposition, regrettant que le Mali n’ait pas eu, comme il aurait souhaité, « une certification de la présidentielle de 2018, à l’instar de ce qui s’est fait en Côte d’Ivoire ».
Dans un communiqué, Bokary Treta, le directeur de Campagne de IBK a invité ses adversaires « à respecter scrupuleusement le verdict des urnes », ou « utiliser les voies de recours légales », en cas de contestation, pour sauvegarder la stabilité du Mali.
Jeudi, le président sortant IBK a été réélu avec 67,17% des voix contre 32,83% pour Soumaïla Cissé, pour un taux de participation de 34,54%, contre 43% au premier tour.
Après la publication de ces résultats provisoires, la loi électorale malienne prévoit une période de contentieux avant le verdict final de la Cour constitutionnelle.