La cohabitation entre populations et Forces de défense et de sécurité (FDS) devient de plus en plus difficile dans l’ouest ivoirien. Après le lynchage d’un gendarme à Bloléquin, en février dernier, un militaire des FRCI vient de l’échapper bel à Duekoué.
Les dérapages d’un militaire qui ont failli lui coûter la vie
Ce dimanche 19 août, au quartier Carrefour de Duekoué, l’on a frôlé le pire lors d’une altercation entre un civil et un militaire. A en croire des témoins sur place, un militaire des Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) a eu une altercation avec un jeune présenté comme un ancien milicien. La tension était tellement à son comble que le soldat ivoirien avait voulu faire usage de son arme de dotation sur son adversaire du jour.
Cependant, d’autres jeunes qui assistaient à cette dispute sont aussitôt intervenus pour désarmer l’élément de l’armée ivorienne qui avait visiblement l’intention de commettre l’irréparable. Désarmé et se sentant en minorité, le militaire a pris ses jambes à son cou, vraisemblablement pour éviter le triste sort de son ancien frère d’arme, un gendarme, lynché à mort par des civils après avoir abattu un chauffeur de moto-taxi dans la localité de Bloléquin.
Contrairement à ceux de ladite localité, les jeunes de la capitale du Guémon ont fait preuve d’un esprit pacifiste. Car, après avoir désarmé le militaire, ils ont déposé l’arme auprès du commissariat de Duekoué, et calmé leurs autres camarades qui élevaient de plus en plus le ton.
Ce militaire à la gâchette facile sera-til entendu par sa hiérarchie pour d’éventuelles sanctions ? Telle est l’interrogation qui revenait sur toutes les lèvres dans cette commune martyre de Duekoué.
Notons toutefois que les affrontements entre populations civiles et FDS, ou entre populations entre elles-mêmes attestent de ce que la situation dans l’ouest ivoirien nécessite une attention particulière, dans la mesure où les affres de la crise postélectorale sont encore vivaces dans les esprits.