Le président du Burkina, Roch Kaboré, a annoncé, que des dispositions urgentes seront prises pour le retour de la sécurité dans l’Est du pays, en proie ces dernières semaines à une recrudescence des attaques armées, à l’issue d’un conseil supérieur de la défense samedi.
Le Burkina en quête d’une solution sécuritaire
Après un conseil supérieur de la défense auquel ont notamment pris part le Premier ministre, le ministre de da la Sécurité, des gradés de l’armée et de la police, le chef de l’Etat burkinabé a assuré que des « dispositions urgentes seront prises dans les prochains jours pour rétablir la sécurité » dans l’Est du pays.
M. Kaboré a présenté la situation actuelle dans cette partie du pays comme étant une » vaste opération de déstabilisation du Burkina », caractérisée par « des opérations de harcèlement » des forces de défense et de sécurité.
Les attaques armées dans l’Est du Burkina, visant en particulier les forces de défense et de sécurité, sont devenues récurrentes ces dernières semaines.
Le 28 août, sept militaires ont été tués et six autres blessés dans l’explosion d’un engin explosif improvisé, sur l’axe sur Fada N’gourma – Pama, dans la province de la Kompienga.
Mercredi, le véhicule de militaires en patrouille dans la zone a sauté sur une mine, faisant deux morts et des blessés.
Mardi, dans une note adressée au directeur général de la police et qui s’est retrouvée sur les réseaux sociaux, le commissaire divisionnaire Karim Drabo, directeur de la police de la région de l’Est, a exprimé son inquiétude sur la situation sécuritaire qui prévaut dans la Kompienga.
Selon M. Drabo, la situation sécuritaire dans la province se dégrade de jour en jour depuis juin, « avec la présence persistante d’hommes armés dans la forêt de Kabonga qui viseraient à implanter des bases aux fins d’attaques terroristes dans cette zone et ses environs ».
Soulignant l’incapacité des patrouilles de police « à contrer les assaillants en raison du couvert végétal », le directeur régional de la police a notamment préconisé que soit implanté un détachement militaire dans la province de la Kompienga (qui partage ses frontières avec le Bénin et le Togo) et une « intervention aérienne pour déloger les assaillants ».
Si l’Est du Burkina est actuellement sous les feux des projecteurs, les autres parties du pays n’en demeurent pas moins épargnées par des attaques d’hommes armés généralement non identifiés.
La nuit du 22 août, une équipe du commissariat du district de Sollé, a été attaquée par des individus armés sur l’axe Sollé-Titao, dans le Nord du pays. Un policier a été tué. Et au cours de la même nuit, un groupe d’individus armés a tenté d’attaquer le commissariat.
Cette attaque intervenait 24 heures après l’attaque d’un poste de douanes à Batié, une localité du Sud-ouest du pays, frontalière de la Côte d’Ivoire et du Ghana, au cours de laquelle a péri un douanier.
Depuis 2015, le Burkina a été visé par plus de 80 attaques armées qui ont fait plus de 133 morts.