Le gouverneur du nord-ouest du Cameroun, Adolphe Lele Lafrique, a annoncé dimanche la « restriction des mouvements des personnes », dans la région, l’une des deux en proie à une crise depuis plus d’un an, « jusqu’à nouvel ordre », dans une note.
Un couvre-feu instauré dans la région Nord-ouest du Cameroun
« Les mouvements des personnes, véhicules, motos sont suspendus dans la région, de 18 H à 6 H (heure locale, GMT+1) », indique la note M. Lele Lafrique, précisant que « les bars, boîtes de nuit devraient fermer et les voyages de nuit être suspendus », durant la période.
Depuis fin 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique qui s’est muée en conflit armé, après l’interpellation au Nigeria de 47 séparatistes dont Sisiku Ayuk Tabe (leader) et leur extradition au Cameroun.
Dans la région anglophone du Cameroun, les combats sont devenus presque quotidiens entre les forces de sécurité camerounaises et des hommes armés se réclamant des « forces de restauration » d’un Etat anglophone qui avait brièvement vu le jour entre les deux guerres mondiales, sous mandat britannique.
Les deux camps s’accusent mutuellement de diverses violences et de propagation de fausses informations.
D’abord cantonnés aux attaques contre les symboles de l’Etat (commissariat, gendarmerie), les séparatistes ont commencé début 2018 à enlever des fonctionnaires et des francophones et à s’en prendre aux entreprises étrangères qu’ils accusent de soutenir Yaoundé.
Le gouvernement central a répondu par un important déploiement de forces de défense et sécurité dans les deux régions anglophones sur les dix que compte le pays.
Au total, ils sont quelque 160.000 personnes qui ont dû fuir les violences dans cette région, selon l’ONU, dont 34.000 se sont réfugiées au Nigeria, selon l’Agence nigériane de gestion des urgences (Sema).
Le gouverneur évoque des « exigences sécuritaires, la préservation de la paix et le maintien de l’ordre » dans la région.