Les syndicats de magistrats maliens, en grève illimitée depuis près d’un mois, pour exiger entre autres, la relecture de leur statut, assortir d’une revalorisation de la grille salariale, ont qualifié mardi « d’amateurisme », l’annonce de la suspension de leurs salaires par le gouvernement.
Des magistrats dénoncent des engqagements non tenus par l’Etat malien
Lundi, soit une semaine après le début des négociations entre le gouvernement malien et les syndicats des magistrats, le ministre malien des Finances, Boubou Cissé a, dans un courrier instruit le directeur des finances et du matériel (DFM) et les directeurs régionaux du budget, à l’effet de retenir des salaires du mois de septembre, des magistrats grévistes.
« Nous sommes préparés à de telles éventualités », a réagi le secrétaire général du syndicat autonome de la magistrature, Alou Badra Nanacassé, sur la radio onusienne au Mali, expliquant que « le salaire est la contrepartie du travail fourni. S’il n’y a pas de travail, il n’y a pas de salaire ».
« Seulement, nous dénonçons une violation de la forme », a poursuivi maître Nanacassé, soutenant que « ces retenues sont faites de façon sauvage, de sorte à ne pas tenir compte de ceux qui sont en train d’observer un service minimum au sein des juridictions ».
Estimant que cette mesure gouvernementale « relève de l’amateurisme », le secrétaire général du syndicat autonome de la magistrature a invité ses « auteurs à revisiter les textes, de sorte à être en conformité avec la loi ».
« Autrement, sur le fond, nous prenons acte de cette retenue de salaire et cela n’enlèvera rien à notre détermination », a conclu Alou Badra Nanacassé, pour qui « le ministre malien des Finances qui, après le coup d’Etat de 2012 et la crise économique, à pu octroyer la somme de 3,5 milliards FCFA à un +opérateur économique+ en guise de dommages, ne devrait pas faire souffrir les magistrats maliens pour moins que ça ».
Fin août, le bureau du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et le Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) malienne ont engagé quelques 500 magistrats dans une grève illimitée, estimant que leurs « revendications datent de 2014 et 2015 », et dénoncé « les promesses non tenues du gouvernement avec qui un accord avait été conclu ».