Le tribunal de première instance d’Eseka a rendu son verdict ce mercredi 26 septembre. Camrail a été reconnu coupable de la catastrophe ferroviaire qui a endeuillé le Cameroun en octobre 2016.
Camrail et plusieurs de ses employés condamnés
Près de deux années après, les victimes ou leurs ayants-droit de la catastrophe ferroviaire d’Eseka peuvent souffler quelque peu. La justice camerounaise vient en effet de les soulager en déclarant coupables Camrail, filiale de Bolloré Africa Logistics (BAL), et onze de ses employés ou ex-employés d’activités dangereuses, d’homicide involontaire et de blessures involontaires.
Didier Vandenbon, ancien directeur général, a été condamné à six mois de prison avec sursis. Quant au chauffeur du train, il s’en est tiré avec 5 ans d’emprisonnement ferme. Les autres personnes physiques incriminées ont écopé de trois à six mois de prison avec sursis.
« Nous sommes fiers d’avoir participé à faire bouger les lignes dans ce pays », s’est félicité Me Guy Olivier Moteng, l’un des avocats des victimes. Toutefois, le dédommagement de ces centaines de victimes reste encore un autre combat qu’entend mener la défense qui est déterminée à obtenir gain de cause pour ses clients.
Cependant, la société ferroviaire camerounaise n’entend pas laisser les choses en l’état. Contestant ce verdict, la direction de Camrail a décidé d’interjeter appel, car selon elle, le verdict du tribunal d’Eseka est loin d’avoir fondé son jugement sur une « expertise qualifiée et compétente ».
Notons que le 21 octobre 2016, le train reliant Yaoundé à Douala a déraillé à Eseka. Selon les premiers résultats de l’enquête, de graves dysfonctionnements dans 13 des 17 voitures formant le convoi, dont les huit ajoutées pour pallier l’afflux de voyageurs le jour du drame, avaient été constatés. Un défaut de freinage et une surcharge du train avaient par ailleurs été évoqués.
Le bilan officiel de cet accident est de 79 morts, plus de 600 blessés, ainsi que d’importants dégâts matériels.