Des sénateurs ivoiriens issus du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-mouvance présidentielle), ont dénoncé jeudi des “raisons essentiellement politiques‘’ qui entravent le fonctionnement du Sénat mis en place en avril.
Des sénateurs PDCI dénoncent le blocage du sénat
“Les Sénateurs PDCI-RDA, voudraient informer l’opinion nationale et internationale que les raisons profondes du blocage observé au niveau du Sénat, ont un fondement essentiellement politique, qui dépasse le simple caractère opérationnel de cette institution’’, affirment ces élus, dans une déclaration publiée jeudi.
Récemment le chef de l’Etat Alassane Ouattara a adressé, au président du Sénat, Jeannot Kouadio Ahoussou, issu lui aussi du PDCI, un courrier confidentiel, qui a fuité et inondé la toile en Côte d’Ivoire.
Dans le courrier, M. Ouattara informe le Président du Sénat “que conformément aux articles 181 et 182 de la Constitution, les attributions du Sénat sont momentanément transférées à l’Assemblée Nationale’’.
De nombreux internautes y ont vu une volonté du chef de l’Etat de régler quelques comptes avec un cadre du PDCI, qui a récemment décidé de retirer de la coalition au pouvoir, porté par le Rassemblement des républicains (RDR), le parti de M. Ouattara.
“Le Groupe Parlementaire PDCI-RDA au Sénat, se demande, alors, si le Président de la République, peut s’immiscer, aussi directement, dans le fonctionnement du Parlement, et transférer les pouvoirs d’une Chambre à une autre, sans l’avis motivé du Conseil Constitutionnel qui, lui, est indépendant et impartial’’, poursuit le texte.
“Le Président de la République, peut-il, dans un Etat de droit, par un simple courrier, en dehors de tout acte juridique approprié, transférer de la sorte, les attributions du Sénat à l’Assemblée Nationale ?’’ s’interrogent-ils pour conclure.
Six mois après sa mise en place, la deuxième chambre du parlement ivoirien n’est pas encore au complet. Aux côtés des 66 sénateurs élus au scrutin indirect le 24 mars dernier, 33 personnalités choisies par le président ivoirien doivent prendre place, mais celles-ci n’ont toujours pas été nommées.