Ce lundi, le procès du Président Laurent Gbagbo et Blé Goudé reprend à la CPI. Contrairement à ce qu’espèrent leurs militants, les juges de cette cour ne devraient pas prononcer leur libération ce même jour… Il faut noter que la place de la République de Paris a été prise d’assaut par des milliers d’Ivoiriens et Africains dimanche soir, à la veille de la reprise du procès.
Reprise du procès de Gbagbo et Blé Goudé
La CPI sera sous pression ce lundi puisqu’un nombre record d’Ivoiriens et Africains font le déplacement à La Haye où va reprendre ce lundi le procès du Président Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, son ministre. Ces deux leaders ivoiriens accusés de « crimes contre l’humanité » vont plaider l’acquittement complet au cours de la séance de ce jour. Beaucoup de leurs partisans s’attendent à leur libération, mais cette décision ne devrait pas être prise ce 1er octobre 2018.
En effet, lors de cette audience, les équipes chargées de la défense des deux coaccusés vont déposer leurs requêtes aux fins d’un non-lieu. Les juges vont ensuite se retirer pour prendre le temps d’analyser celles-ci avant de décider de l’arrêt ou de la poursuite du procès. Avec des procédures toujours très longues dans cette cour de justice, la décision tant espérée par les militants des deux leaders ivoiriens ne devrait pas tomber ce jour.
Il faut noter qu’en cas de décision favorable aux deux accusés, la procureur Fatou Bensouda peut faire appel, ce qui va rallonger encore plus le délai de la décision de la justice qui pourrait cependant accorder une liberté provisoire à Gbagbo et Blé Goudé le temps d’analyser les nouveaux éléments que présenterait dans le cas d’espèce la procureur.
Du côté de la mobilisation, des milliers d’Ivoiriens et Africains étaient rassemblés à la place de la République à Paris. Ceux qui devaient faire le déplacement sur La Haye ont embarqué à bord de dizaines de cars affrétés pour leur transport. Il s’agit pour beaucoup de ces militants de montrer leur soutien à Laurent Gbagbo et Blé Goudé, mais aussi de maintenir la pression sur la CPI afin qu’elle lise le droit, synonyme selon eux d’une libération de leurs leaders.
Le ministre Assoa Adou, ami et compagnon de longue date du Président Laurent Gbagbo, libéré récemment de prison en Côte d’Ivoire, a fait le déplacement à La Haye pour assister à la reprise de ce procès.
Il faut noter que l’accusation a déjà fait défiler 82 témoins contre Laurent Gbagbo et Blé Goudé. Lors de ces séries de témoignages, plusieurs scènes cocasses pour l’équipe de l’accusation ont été observées. Des témoins blanchissaient carrément les deux prévenus quand aucun témoignage ne confirme les accusations présentées par le bureau du Procureur, des scènes qui participent à fragiliser la CPI gravement dénoncée ces dernières semaines par l’administration Donald Trump aux États unis.
Pour le président américain, la CPI n’a aucune légitimité à juger des criminels supposés du monde entier. Son conseiller John Bolton a estimé que cette cour est dangereuse et peu sérieuse. Il a menacé en disant : “Les États-Unis utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger nos citoyens et ceux de nos alliés des poursuites de cette cour illégitime.”
Le dirigeant américain avait aussi menacé de représailles les juges de cette cour ou les pays qui collaboreront avec elle dans l’enquête annoncée en Afghanistan contre des agissements de soldats américains.