Après avoir reporté le procès Gbagbo au 12 novembre prochain, Cuno Tarfusser s’est adressé à la presse pour rassurer toutes les parties et les observateurs de ce procès. Le juge en charge du dossier de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé indique que la décision que prendra la Cour sera la meilleure pour tous.
Cuno Tarfusser évoque une visite en Côte d’Ivoire
S’aventure-t-on vers la dernière ligne droite du procès des deux accusés ivoiriens devant la Cour pénale internationale (CPI) ? Tout porterait à le croire après la sortie, ce 5 octobre 2018, de Cuno Tarfusser devant la presse. En effet, une audience devant se prononcer sur l’acquittement de l’ancien Président Laurent Gbagbo et son bras droit Charles Blé Goudé s’est ouverte à La Haye, le 1er octobre dernier.
Au cours des trois jours d’audience, le procureur Eric Mac Donald a tenté d’apporter des éléments afin de soutenir sa prétention quant au plan commun concocté par le clan Gbagbo pour se maintenir au pouvoir par tous moyens. Les avocats de la défense ont cependant demandé le report du procès en vue d’étudier minutieusement le volumineux document du bureau du procureur et apporter la réplique nécessaire.
C’est donc dans l’attente de la suite du procès que le juge-président Cuno Tarfusser a tenu à interpeller les Ivoiriens : « Je voudrais profiter de vos journaux pour demander aux Ivoiriens de ne pas détruire leur beau pays. Je sais que ce procès éprouve les Ivoiriens, depuis plus de 6 ans qu’il dure. Que les Ivoiriens sachent que nous ne sommes pas en train de régler un problème politique de la Cote d’Ivoire », a-t-il déclaré.
Poursuivant, il ajoute : « J’estime que 6 ans de détention préventive, c’est suffisant. Mais je leur (Ivoiriens) promets que les juges feront leur travail sans parti pris. Nous allons évaluer les preuves et décider en toute objectivité. C’est vrai que ce n’est pas facile à prendre une décision unanime à trois. Nous sommes 3 juges qui venons de systèmes juridiques différents mais, il nous appartient d’évaluer, à travers des échanges, la véracité des preuves. »
Le magistrat italien indique par ailleurs que la Cour qu’il préside rendra une décision impartiale : « Je souhaite que les Ivoiriens travaillent à faire baisser les tensions plutôt que de les raviver. Personnellement, je suis convaincu à 100 pour cent que la décision que nous prendrons sera la meilleure. »
Après avoir épluché le dossier ivoirien de fond en comble pendant près de six années, Cuno Tarfusser estime qu’il serait opportun pour lui de connaître la Côte d’Ivoire, qui, le croit-il fermement, est un beau pays. « La Cote d’Ivoire est un beau pays que je rêve de visiter avant ma mort », a-t-il affirmé.