Le congrès extraordinaire du PDCI convoqué par Henri Konan Bédié se tiendra ce lundi 15 octobre 2018. A cette grande assemblée décisive au cours de laquelle se décidera l’avenir du parti, le président a invité tous les membres statutaires, y compris les frondeurs.
Bédié invite les dissidents au congrès du lundi
Stratégies politiques, manœuvres politiciennes, compromis, pressions de tous genres… tous les coups sont permis pourvu que la cohésion règne au sein du parti. C’est à cette croisée des chemins qu’est arrivé le Parti démocratique de Côte d’ Ivoire (PDCI) qui joue sa survie et son avenir politique. Confronté à une dissidence favorable au Parti unifié, le président Bédié a convoqué un congrès extraordinaire, ce lundi. Le thème de ce congrès est : « Le PDCI-RDA: stabilité et clarification pour une marche harmonieuse vers 2020 ».
Les dissidents qui n’entendent pas se laisser faire ont également convoqué un congrès ordinaire, ce même jour, pour se prononcer sur le renouvellement du mandat d’Henri Konan Bédié, la dissolution du secrétariat exécutif et l’élection de Daniel Kablan Duncan comme candidat en 2020. En dépit de la volte-face du vice-président Duncan et du caractère « illégal » pointé par les cadres du parti, Jérôme Koffi N’Guessan maintient la tenue de ce congrès ordinaire.
Mais Bédié qui milite pour l’unité et la cohésion au sein du PDCI-RDA a décidé de tendre la main aux dissidents. Ainsi que l’a réaffirmé le Professeur Maurice Kakou Guikahué lors d’une conférence de presse animée ce vendredi : « Je lance un appel à la mobilisation des membres statutaires du congrès. Toutes les dispositions sécuritaires seront prises pour la tenue d’un bon congrès. »
Poursuivant, le secrétaire exécutif du parti septuagénaire explique que les frondeurs peuvent également prendre part à ces assises : « Comme on ne les a pas encore suspendus, je pense qu’ils ont encore leur place au sein du PDCI. Maintenant, comme il s’agit d’un congrès de clarification, s’ils ne viennent pas, après le congrès, on verra. Dans tous les cas, le congrès se tiendra. » Puis, il ajoute : « Un militant ne peut pas convoquer un congrès. Même le président du parti ne le peut pas. Seul le Bureau politique peut convoquer un congrès. »
Les dissidents ont donc le choix entre venir au congrès extraordinaire convoqué par Bédié à l’issue d’un BP, ou au congrès ordinaire organisé par Jérôme N’Guessan. La première option marquera à n’en point douter leur fidélité au parti dirigé par Bédié, et la seconde, un divorce consommé entre eux et leur parti, en dépit de l’illégalité et de l’illicéité évoquées de leur congrès.
Un véritable traquenard de Bédié à ses dissidents.