Fabrice Sawegnon, candidat à la mairie du Plateau face à Ehouo Jacques Gabriel, a donné de drôles de consignes à ses représentants dans les bureaux de vote, selon un témoin. Ces derniers ont refusé de signer les procès-verbaux donnant leur candidat perdant.
Fabrice Sawegnon prépare-t-il la contestation ?
La CEI n’a pas encore donné les résultats des élections municipales, mais des tendances claires sont connues des responsables de bureaux de vote qui les communiquent aux partis politiques. Au Plateau où M. Fabrice Sawegnon était en compétition face à Ehouo Jacques Gabriel, ce serait la soupe à la grimace pour le candidat du Rhdp.
Les agents représentants Fabrice Sawegnon ont d’ailleurs eu une drôle d’attitude à la fin du scrutin. Alors qu’ils ont signé les premiers documents des votes exprimés, ces personnes auraient disparu des bureaux de vote les unes après les autres à cause des résultats défavorables à leur candidat. Pour preuve, le dépouillement pour la consolidation de tous les votes n’avait pas encore commencé plusieurs heures après la fermeture des bureaux.
C’est notamment le cas au Bureau 17 du collège Notre Dame du Plateau où un certain Djerma Ismaël a pris la fuite au moment de signer les PV. Ce dernier a pourtant signé les premiers documents devant servir pour le procès-verbal. Mais au moment de parapher le document final, il aurait pris la fuite parce qu’une consigne venant de son QG interdit aux représentants de signer les PV non favorables à Fabrice Sawegnon.
Cette technique prépare généralement la contestation en cas de défaite confirmée par les chiffres définitifs.
Défaite en perspective malgré la fraude
Il faut noter que très tôt le samedi matin, la commune du Plateau avait des allures de gars d’Adjamé. Des minicars habituellement interdits d’accès à ce principal quartier d’affaires du pays étaient visibles à différents endroits. Ces véhicules de transport en commun ont déposé plusieurs personnes qui seraient des électeurs résidents dans d’autres communes d’Abidjan.
L’Union européenne attentive à la gestion du scrutin
Ces élections locales sont sous l’oeil vigilant de l’Union européenne. La communauté internationale veut s’assurer de la capacité et de la volonté des autorités de Côte d’Ivoire à organiser des élections justes, transparentes et apaisées. Ses représentants dans le pays suivent donc de très près la situation.
Il faut noter que plusieurs bureaux de vote ont été saccagés à l’intérieur du pays par des hommes soupçonnés d’être des proches de certains candidats Rhdp en difficultés dans les localités où ces bureaux ont été vandalisés.
Cette élection a été boycottée par la principale force de l’opposition de Côte d’Ivoire, le FPI de Laurent Gbagbo. Cette formation réclamait, comme indiqué par la Cour africaine des droits des peuples, une reforme de la Commission Electorale Indépandante (CEI) considérée comme illégitime.