Aristide Ouédraogo, l’un des leaders de l’opposition politique au Burkina, a réitéré mardi la demande de l’opposition de limogeage des ministres de la Sécurité, Clément Sawadogo, et de la Défense, Jean-Claude Bouda, jugés « incompétents » pour gérer la situation sécuritaire qui prévaut dans le pays, lors d’une conférence de presse.
L’opposition du Burkina veut la peau de deux ministres
« L’opposition dit à nouveau que le revers que nous subissons aujourd’hui sur le plan sécuritaire est le résultat d’une gouvernance défaillante. Pour nous il faut limoger purement et simplement les ministres en charge de la sécurité et de la défense’’, a déclaré Aristide Ouédraogo président du Front patriotique pour le renouveau (FPR).
M. Ouédraogo a soutenu que « la question de la sécurité est devenue si cruciale que les deux ministères ne devraient pas être occupés par des incompétents et amateurs en la matière ».
Concernant la lutte des forces de défense et de sécurité (FDS) contre le terrorisme, le président du FPR a demandé au gouvernement burkinabè de leur fournir « des moyens de combat et une puissance de feu au moins égale a celle de l’ennemi ».
Pour ce qui est du manque de collaboration des populations avec les FDS, il a estimé qu’il appartient aux autorités « d’y remédier, en garantissant la sécurité et l’anonymat des dénonciateurs ».
Les attaques armées dans le Nord et l’Est du Burkina, visant en particulier les forces de défense et de sécurité, mais aussi parfois les civils, sont devenues récurrentes et plus meurtrières ces derniers mois.
Le Burkina est depuis 2015 une cible privilégiée de groupes terroristes qui y mène des attaques régulières.
Selon le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, d’avril 2015 au 15 septembre 2018, 118 décès liées à des actes terroristes sont à déplorer parmi lesquels on compte 48 au sein des forces de défense et de sécurité (FDS) (42 militaires et 06 paramilitaires) et 70 civils.
Plus particulièrement en 2018, il est dénombré du 1er janvier au 15 septembre 69 victimes dont 31 parmi les FDS (25 militaires et 06 paramilitaires) et 38 civils, ce « qui représente plus de 50 % du bilan total depuis 2015 », a précisé le chef du gouvernement burkinabè.