Le Cameroon people’s party (CPP), a accusé samedi, le pouvoir de violation des droits fondamentaux depuis la proclamation des résultats de la présidentielle du 7 octobre, à la suite de l’interpellation de plusieurs dizaines de partisans de l’opposant Maurice Kamto, qui protestaient contre les résultats des élections, à Douala.
Le CPP dénonce des violations de droits
« Le régime Biya depuis la proclamation des résultats a entamé une campagne de violation des droits fondamentaux tout azimuts », a indiqué le CPP dans une note, affirmant avoir appris l’interpellation d’une « dizaine de militants du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), dont Me Michèle Ndoki, sur le pont de Bonabéri pendant qu’ils marchaient d’une autre vingtaine à Bessengué (quartier de Douala) ».
Dans la perspective de la prestation de serment de Paul Biya, déclaré vainqueur de la présidentielle par le Conseil constitutionnel, en novembre », un programme dit de « résistance nationale au hold-up électoral a été dévoilé par le MRC.
Selon ce programme qui s’étend de vendredi au jour de la prestation de serment de M. Biya, président déclaré élu par le Conseil constitutionnel, une marche est prévue sur le Wouri (pont), à Douala et un rassemblement de protestation pacifique contre sa prestation de serment, devant les sous-préfectures, préfectures est annoncé dans toutes les villes du Cameroun.
Vendredi lors d’un point de presse, le ministre Paul Atanga Nji, a rappelé que « le processus électoral » était « terminé avec la proclamation (lundi) des résultats de la présidentielle par le Conseil constitutionnel » et que « l’’administration (qui) a jusqu’alors, fait preuve de retenue », n’allait « tolérer désormais aucun désordre. »
En réaction, aux activités annoncées par le camp du candidat Maurice Kamto, qui continue de réclamer sa victoire à la présidentielle, il a soutenu que les manifestations publiques devraient « de nouveau se dérouler selon les conditions prévues par la loi. »
Jeudi, Cabral Libii (38 ans), classé troisième avec 6,28 % des suffrages à la présidentielle camerounaise du 7 octobre, a accusé « les forces de l’ordre » d’avoir « assiégé depuis deux jours son quartier-général, à Yaoundé, l’empêchant de « vaquer à (ses) occupations associatives et politiques quotidiennes. »
Le président Paul Biya, 85 ans dont 35 au pouvoir, a été réélu pour un septième mandat avec 71,28% des suffrages, alors que l’opposant Kamto, qui arrive deuxième avec 14,23% des voix, a « rejeté » ces résultats et « refusé de reconnaître la légitimité du chef de l’Etat. »
Le candidat, dont les recours ont été rejetés par le Conseil constitutionnel, revendique la victoire depuis le lendemain du scrutin et annonce des scores différents: 39,74 % contre 38,47 % pour M. Biya selon ses chiffres « consolidés. »
En « contestant les résultats proclamés par le Conseil, Maurice Kamto a « de nouveau décidé de se mettre en marge de la légalité », selon Antaga Nji, précisant que le candidat et son « entourage n’ont cessé de multiplier les provocations et poser des actes dangereux contre la paix sociale, en essayant d’organiser un mouvement insurrectionnel. »
« Toutes les tentatives de trouble à l’ordre public seront traitées avec la plus grande fermeté, les auteurs comme ceux qui y auront incités auront à répondre devant les instances judiciaires compétentes », a prévenu le ministre de l’Administration territoriale.