La région de Ménaka, dans le Nord-Est du Mali où sévissent régulièrement des groupes armés « est l’une des plus dangereuses » du pays, pour le travail des humanitaires, a affirmé mardi une coordination de sept Organisations non-gouvernementales (ONG) œuvrant dans la zone.
Des ONG interrompent leurs activités à Ménaka et la déclarent « dangereuse »
« Depuis le début de l’année 2018, pas moins de 28 incidents ont affecté le personnel d’ONG pour la région de Ménaka », ont expliqué les humanitaires œuvrant dans la région, indiquant que cela en « fait actuellement, l’une des régions les plus dangereuses du Mali pour les ONG ».
La coordination des ONG internationales opérant à Ménaka, dit avoir « constaté avec regret la persistance de l’insécurité dans la ville de Ménaka, qui affecte autant les populations que les agents des ONG », et justifie cette situation par « le retard pris dans le processus de Désarmement, démobilisation, réinsertion (DDR), l’absence de Tribunaux dans cette zone du pays, l’inefficacité des patrouilles et l’impuissance des leaders communautaires ».
« La peur et le stress s’emparent de plus en plus de la population et de nos collègues travailleurs des ONG à Ménaka », ont prévenu les humanitaires, appelant « les leaders et les décideurs à œuvrer pour ramener » de façon « rapide (et) urgente la sécurité dans la ville, avant que l’irrémédiable ne soit commis ».
Dans un rapport produit il y a deux semaines sur la situation sécuritaire au Mali, Alioune Tine, expert indépendant de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme, s’est dit préoccupé par « le climat généralisé d’impunité » dans les régions du Centre et du Nord, dont Ménaka, Kidal, Gao, Tombouctou et Mopti.
Le 20 juin, le bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) au Mali, avait annoncé que six Organisation non-gouvernementales (ONG) internationales avaient « suspendu temporairement leurs activités à Ménaka (Nord-Est Mali), pour des raisons sécuritaires ».
Ces attaques, revendiquées par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), une coalition de groupes jihadistes (formée le 1er mars 2017 et dirigée par le Malien Iyad Ag Ghali), ont fait huit morts parmi les forces de défense et de sécurité (sur les deux sites), huit assaillants abattus et 85 blessés dont 24 civils.