Adolphe Lele Lafrique, le gouverneur du Nord-ouest, l’une des deux régions anglophones du Cameroun, en proie à une crise sécuritaire, depuis plus d’un an, a évoqué lundi « une attaque terroriste« , après l’enlèvement lundi de 82 personnes dont 79 élèves du Collège presbytérien de Nkwen dans la ville de Bamenda, dans une note.
Plusieurs personnes enlevées dans une attaque terroriste
« Il s’agit d’une attaque terroriste qui s’est soldée par l’enlèvement de 79 élèves et trois personnels administratifs dont le principal de cet établissement secondaire », indique Lele Lafrique, dans le communique lu à la radio nationale.
L’enlèvement de ces élèves intervient à la veille de la prestation de serment du président Paul Biya, 85 ans, réélu le 7 octobre pour un septième mandat à la tête du Cameroun, avec 71,28 % des votes.
Le gouverneur du Nord-ouest, « s’est rendu sur le lieu de l’évènement et a appelé les parents au calme », selon le communiqué.
Il « les a rassurés en leur communicant les hautes instructions du chef de l’Etat Paul Biya qui a demandé que des mesures urgentes soient prises pour retrouver les élèves, et mettre leurs ravisseurs hors d’état de nuire. »
Depuis fin 2016, le Nord-ouest et le Sud-ouest, les deux régions anglophones du Cameroun, traversent une crise sociopolitique.
Débutée par des revendications corporatistes des avocats anglophones et des enseignants, pour protester contre certaines discriminations », la crise s’est muée en conflit armé, fin 2017.
Les combats entre les forces de défense et de sécurité camerounaises et différents groupes séparatistes armés, réclamant l’indépendance des deux régions sont devenus quasi-quotidiens.
« Ces enlèvements montrent à quel point la population paie le prix le plus élevé de la crise qui s’intensifie dans ces régions, selon Amnesty qui appelle à « la libération des victimes et demande aux autorités camerounaises de tout mettre en œuvre pour que tous soient libérés indemnes. »
Sur les réseaux sociaux, plusieurs leaders séparatistes ont accusé l’armée camerounaise d’être « responsable » de cet acte.
« C’est tout simplement déplorable », a déclaré la directrice exécutive de Nouveaux droits de l’Homme (NDH), Rolande Bechon, contactée par un journaliste de Afrique sur7, soutenant que » la situation » qui « s’aggrave sur le terrain » dans les deux régions anglophones du pays, « va de mal en pis. »
« Ces enfants qui allaient à l’école doivent être purement et simplement relâchés », a exigé Mme Bechon.