Conduite mercredi soir à la prison centrale de Douala, pour avoir relayé une information relative à la mort du missionnaire américain tué, dans le Nord-ouest du pays, l’une des deux régions en proie à une crise sécuritaire depuis plus d’un an, la journaliste camerounaise Mimi Mefo pourrait être jugée lundi, a annoncé Me Alice Nkom, membre de sa défense.
Mimi Mefo bientôt à la barre
« Mimi pourrait passer au tribunal militaire lundi pour être déférée et jugée », a indiqué face à la presse, Me Alice Nnkom, promettant de se « battre jusqu’au sang pour sortir », la rédactrice en chef du service anglais de Equinoxe TV, un media privé.
« Convoquée mercredi à 14 h00 (locale, GMT+1) par le Commandant en second de la légion de gendarmerie, la journaliste a été conduite vers 21 h 15 devant le Commissaire du gouvernement (tribunal militaire), avant d’être placée menottée sous un mandat de dépôt à la prison centrale New-Bell, à 23 h 00 », selon le secrétaire général du Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC), Mathieu Nathanael Njog.
Mimi Mefo qui publie régulièrement des informations sur la crise anglophone, sur les réseaux sociaux, est accusée d’avoir relayé un tweet attribuant la mort de Charles Wesco, le missionnaire américain tué à 14 kilomètres de la ville de Bamenda, à l’armée camerounaise.
Son « audition n’a pas duré 30 minutes, puisqu’elle a usé de son droit de garder le silence », a jouté Me Alice Nkom, déplorant que son « crime » ait été d’avoir « repris » l’information publiée par l’agence de presse, Cameroon News Agence, tout en donnant la source.
Pour le commissaire du gouvernement, ce que la journaliste « a fait s’apparente à des actes terroristes et constitue une atteinte à la sûreté de l’Etat de ce fait, c’est le tribunal militaire qui va s’occuper d’elle », a indiqué l’avocate de la journaliste, rappelant que le Cameroun a pris « l’engagement de ne pas traduire un civil devant une telle juridiction.
Outre Mimi Mefo, des procédures judiciaires ont été engagées contre d’autres journalistes pour diverses infractions.