Toutes les institutions, notamment la CEI et le Conseil constitutionnel, parties prenantes dans l’organisation de la prochaine élection présidentielle, doivent être réformées. Telle est la revendication de l’opposition et de la société civile.
GERDDHES et APDH demandent la réforme du Conseil constitutionnel
Lors d’une émission-débat initiée par l’ambassade des Etats-Unis, Dr Arsène Néné Bi, président de l’Actions pour la protection des droits de l’Homme (APDH), et Souleymane Traoré, président du Groupe d’études et de recherches sur la démocratie et le développement économique et social en Afrique (GERDDES) ont passé en revue les conditions pour « garantir des élections crédibles en 2020 ». Cette thématique était d’autant plus opportune que la prochaine présidentielle suscite d’ores et déjà des craintes.
Aussi, conformément aux recommandations de la Cour africaine du droit de l’homme et des peuples (CADHP), les deux ONG ont appelé à la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI). Le président Alassane Ouattara avait d’ailleurs évoqué la question lors de son discours à la nation à la veille de la fête de l’indépendance, le 6 août dernier. Mais plus de trois mois après, aucune action n’a été entreprise. Et pourtant, les dernières élections locales organisées par M. Youssouf Bakayoko, président de la CEI, ont été émaillées de violences, avec une pluie de contestations des résultats.
« Il faut une bonne gestion du processus électoral par une CEI qui respecte les textes nationaux et internationaux, une CEI qui va également gérer le financement des élections », a déclaré d’entrée Dr Néné Bi. Poursuivant, il indique que pour la composition de la nouvelle CEI, « les partis politiques pourront avoir des membres, mais qui ont simplement droit de regard, sans aucune fonction décisive dans la gestion des élections ».
Le président de l’APDH a également évoqué la réforme du Conseil constitutionnel pour éviter de tomber dans les suspicions antérieures. « Ceci nous avait amené à douter du sérieux de l’impartialité du Conseil constitutionnel. On a vu tous après ce qui a été le rôle du président du Conseil constitutionnel à l’occasion des élections 2010 », a-t-il attiré l’attention de son auditoire, avant d’ajouter :
« Le président actuel (Mamadou Koné, Ndlr) est le bon ami du président de la République. Il a été de son parti politique, il a été son ministre. Alors, nous avons des raisons de douter que les mêmes causes produisent les mêmes effets. »
Souleymane Traoré, président du Gerddes, a pour sa part préconisé : « Il faut que la société civile, le parti au pouvoir et l’opposition se retrouvent pour essayer, autour d’une table ronde, d’étudier cette question qui prendra en compte tous les textes afférents. Pour qu’il y ait des élections crédibles et transparentes en 2020, il faut que les différents maillons se concertent pour pondre une monture qui puisse être consensuelle. »
La balle est désormais dans le camp des politiques afin de trouver un consensus pour aller à des élections apaisées en 2020.