L’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) ont démenti vendredi, « les accusions du porte-parole du gouvernement malien », faisant croire que les autorités du pays « n’ont pas été associées » à l’élaboration de leur dernier rapport sur les violences au Centre du Mali et rendu public mercredi.
.AMDH et FIDH démentent des « accusations du gouvernement »
Dans ce rapport d’enquête, l’ AMDH et la FIDH mettent à jour des exactions, crimes et violations commis dans le Centre du Mali de 2012 à 2018 qu’elles attribuent aux djihadistes et aux Forces armées maliennes (FAMA), précisant qu’elles « n’accusent pas directement les FAMA, mais se basent sur des preuves et des témoignages pour soutenir qu’ils en sont responsables », en espérant « avoir un autre rapport contradictoire de l’armée malienne », car, « qui ne dit rien consent ».
En réaction, le porte-parole du gouvernement malien Amadou Koïta a qualifié ce rapport « d’allégations, corroborées par aucun fait mis à sa disposition », et félicité « les FAMA pour leur exemplarité » sur le théâtre des opérations.
« Il est regrettable que le porte-parole du gouvernement n’ait pas pris le temps de lire le rapport et qu’il ait préféré rejeter en bloc son contenu », ont soutenu l’AMDH et la FIDH dans une note, estimant que les autorités maliennes devaient « plutôt apporter les réponses politiques aux questions importantes posées dans ce rapport très documenté et non se contenter d’un simple démenti infondé ».
Aussi, le rapport n’évoque pas de lutte inter ethnique, contrairement à ce qu’a prétendu le porte-parole du gouvernement, mais revient sur les dynamiques locales et globales du conflit, ont rappelé les organisations des droits de l’homme, apportant un démenti formel aux propos de d’Amadou Koïta faisant croire que le gouvernement n’ait pas été associé à l’établissement de ce rapport.
Poursuivant, l’AMDH et la FIDH ont fait remarquer que « le comportement exemplaire des FAMA » salué par le porte-parole du gouvernement a été « contredit par les précédentes déclarations du ministère malien de la Défense, concernant des exactions commises dans le Centre », et regretté que certaines de leurs activités soient « censurées » par la télévision publique malienne.