Le général Gilbert Diendéré, considéré comme le principal accusé de la tentative de coup d’État de 2015 au Burkina Faso, a rejeté lundi ces accusations, niant être le cerveau de cette opération, lors de son audition à Ouagadougou.
Diendéré plaide non coupable
« Je n’ai ni commandité, ni planifié, ni organisé, ni exécuté le coup d’état », a assuré le général Diendéré, dont l’audition à la barre, était très attendue depuis l’ouverture du procès du putsch manqué.
L’ancien bras droit de Blaise Compaoré soutient plutôt avoir “assumé une situation face à l’échec des médiateurs à gérer la crise’’ dans le pays.
Pour lui, la tentative de coup d’Etat devrait être comprise comme une action de salut publique pour “éviter un bain de sang’’.
Si pour sa première journée d’audition, le général Diendéré a surtout clamé son innocence, il a aussi longuement chargé l’ex-Premier ministre de la transition Yacouba Isaac Zida, accusé entre autres d’avoir « cherché à prolonger la période de transition » pour « réaliser son agenda caché ».
Aussi, a-t-il accusé son ex-compagnon du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) de “détournement’’ de deniers publics en désignant par exemple “deux signataires’’ pour le compte bancaire de la présidence, qui allaient “chercher l’argent pour le lui remettre’’ ou en “se baladant’’ avec l’avion présidentiel.
Le colonel Zida « m’a menacé de mort physiquement devant tout le monde (y compris le président de la Transition Kafando) et personne n’a dit mot », a-t-il relaté.
Après un peu plus de six heures de débat, l’audience a été suspendue et devrait reprendre mardi.