Le général Gilbert Diendéré, ex-chef d’Etat-major particulier de l’ancien président Burkinabè Blaise Compaoré, a affirmé lundi à Ouagadougou que la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP, ex-unité d’élite) en 2015 a « affaibli le système de sécurité » du pays en matière de lutte contre le terrorisme, lors de son audition au procès du putsch manqué.
Le RSP était mieux équipé pour faire face au terrorisme
« J’avais prévenu: le RSP n’est pas la seule unité qui lutte contre le terrorisme mais si vous cassez cette unité, vous allez affaiblir notre système de sécurité. On ne m’a pas écouté, voilà le résultat aujourd’hui », a dit le général Diendéré, présumé cerveau du coup de force avorté en septembre 2015.
La formation anti-terroriste du Régiment parachutiste commando (RPC) par des Américains n’étant pas complètement achevée, le RSP, « mieux formé », demeurait selon lui « un maillon important de la chaîne », capable de lutter efficacement contre les attaques du genre.
Le général Diendéré a par ailleurs dénoncé une « campagne de dénigrement » de cette ancienne unité d’élite, « sur les réseaux sociaux et dans la presse », alors que les 1.300 hommes qui la composaient avaient « une certaine conscience professionnelle ».
« Ceux qui ont le plus combattu » les populations lors de l’insurrection populaire en 2014, ce sont les policiers et les gendarmes, pas le Rsp, a ajouté l’ancien chef d’Etat-major particulier de M. Compaoré, disant ne pas comprendre le jugement de valeur dont l’ex-unité spéciale a fait l’objet.
Lors de sa prise de parole qui a duré plusieurs heures, il a expliqué que la dissolution de cette unité à l’ordre du jour en conseil de ministres du 16 septembre 2015, proposé par le Comité de sages mis en place par le président de la transition Michel Kafando, a été le catalyseur du coup de force avorté.
« Les éléments ont eu l’information, et ce qui devait arriver arriva », a-t-il conclu, après avoir précisé que M. Kafando s’était auparavant « engagé à ne pas dissoudre » l’unité.
Le général Gilbert Diendéré a été proclamé le 17 septembre 2015 président du Conseil national de la démocratie (CND) qui avait pris le pouvoir, après que des éléments du RSP ont fait irruption la veille en plein conseil des ministres et pris en otage le président d’alors et son gouvernement.
Ce sont 84 personnes, dont neuf en fuite, qui sont poursuivies essentiellement pour « attentat à la sûreté de l’Etat », lors du putsch manqué.
La résistance populaire contre la tentative de coup d’Etat a officiellement fait 13 morts et une quarantaine de blessés.