L’association malienne des droits de l’Homme (AMDH) et 50 autres organisations ont annoncé lundi nuit annulation de leur marche contre la loi d’entente nationale prévue mardi, après une note du gouverneur du district et « des menaces de répression drastique proférées par la police », dans un comuniqué conjoint.
Les rassemblements publics dont celui de l’AMDH interdits à Bamako
« Je suis au regret de donner un avis défavorable à votre demande d’autorisation d’une marche pacifique le 11 décembre en raison de l’arrêté », indique une note du gouverneur répondant à l’AMDH et aux 50 autres organisations de défense des droits de l’Homme.
Vendredi, le gouverneur de Bamako avait annoncé la décision de son district d’interdire les rassemblements publics dans la capitale, évoquant « l’Etat d’urgence » dans le pays.
« Par souci d’éviter la violence et de préserver la sécurité des marcheurs et de la presse, nous avons décidé d’organiser une conférence de presse mardi », indique le communiqué conjoint.
Lundi matin, l’AMDH avait annoncé une marche contre l’adoption du projet de loi d’entente nationale, dont le vote par l’Assemblée nationale malienne a été programmé pour le 13 décembre, estimant que « le texte fait la promotion de l’impunité au Mali« .
« Nous allons rencontrer le gouverneur, pour essayer de dialoguer avec lui et trouver un consensus qui serait bien pour nous tous », a indiqué le président de l’AMDH, maître Moctar Mariko, précisant que « les organisations de défense des droits de l’Homme n’ont pas les mêmes objectifs que les hommes politiques ».
Suite à l’interdiction, les défenseurs maliens des droits Humains avait donc décidé de délocaliser leur marche et la tenir loin des artères principales de la capitale, jugé très sensibles par les autorités maliennes, « dans un lieu qui ne souffre d’aucune interdiction ».
Pour ces organisations des droits de l’Homme, elles « ne sauraient se laisser détournées de leur mission et de leur combat, de défense des droits de l’Humains », décidant ainsi de maintenir « la marche » malgré l’interdiction de manifester dans la capitale, en qualifiant la décision du gouverneur « d’insensé, contre-productif, anti-démocratique et attentatoire aux libertés fondamentales ».
« Nous mettons en garde les forces de l’ordre et les autorités nationales contre toute tentative d’empêchement ou répression de cette marche pacifique et légale », ont prévenu les 51 organisations, prenant « à témoin la communauté internationale de toute utilisation de la force à l’occasion de cette marche ».
Finalement, ces organisations ont décidé d’organiser une conférence de presse.
« Nos organisations restent déterminées à jamais jusqu’au retrait de leur projet de loi dite d’entente nationale pour donner la chance au dialogue », ont-ils conclu.