Le groupe Bolloré a été mis en examen, ce mercredi, pour des soupçons de corruption dans la passation de marchés sur plusieurs ports d’Afrique de l’ouest. Cette procédure judiciaire intervient six mois seulement après la mise en examen de Vincent Bolloré, le patron du groupe.
Le groupe Bolloré réfute les accusations de corruption
Le groupe Bolloré traverse une zone de turbulences qui risque de lui faire perdre ses grosses parts de marché sur des ports africains. Le 24 avril dernier, Vincent Bolloré et Gilles Alix avaient été placés en garde à vue dans la région parisienne pour soupçons de « corruption d’agents publics étrangers » dans l’attribution des terminaux à conteneurs des ports de Lomé (Togo) en 2009 et de Conakry (Guinée) en 2010.
Alors que l’on s’attendait à ce que cette action judiciaire s’arrête au patron et au Directeur général de cette holding, que la justice française vient de frapper à nouveau. Le groupe Bolloré a en effet été mis en examen, ce mercredi, pour les mêmes chefs d’accusation.
A en croire les juges d’instructions du pôle financier du tribunal de Paris, Serge Tournaire et Aude Buresi, « c’est la suite logique, sans aucun élément nouveau à la procédure depuis le mois d’avril, afin que la société ait accès au dossier ».
Cependant, le groupe a formellement réfuté cette accusation et son implication dans le procès. « La holding Bolloré SA, qui n’est en rien concernée par les faits objets de l’investigation, a décidé d’exercer un recours afin d’être mise hors de cause », a indiqué le groupe à travers un communiqué.
Notons que le groupe Bolloré règne sur plusieurs ports africains depuis de longues années. Cette mise en examen de Vincent Bolloré et de sa multinationale pour corruption pourrait sonner comme la fin de son hégémonie en Afrique. Les 16 terminaux portuaires de son escarcelle pourraient donc lui échapper au profit d’autres concessionnaires. Mais l’industriel français bénéficie du soutien de plusieurs chefs d’Etat africains qui n’hésitent pas à prendre sa défense. Le Président guinéen Alpha Condé avait d’ailleurs lancé au début de cette affaire : « Bolloré remplissait toutes les conditions d’appel d’offres. C’est un ami, je privilégie les amis. Et alors ? »