Henri Konan Bédié a réservé un accueil en fanfare à Guillaume Soro, ce lundi, à Daoukro. La proximité entre le président du PDCI et le chef du Parlement augure d’une certaine complicité entre les deux personnalités, avec en ligne de mire la Présidentielle 2020.
Henri Konan Bédié honore Guillaume Soro à Daoukro
Corps préfectoral, élus et cadres, chefs traditionnels, protocole soigneux et rigoureux, populations, fanfare et danses traditionnelles, tel était le couvert mis en place par Henri Konan Bédié pour accueillir Guillaume Soro. Loin d’être fortuit, cette réception particulière est symptomatique de la volonté du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) à rassembler au sein d’une grande coalition tous les leaders politiques qui partagent la vision d’une Côte d’Ivoire pacifiée et réconciliée.
Alors que Soro Guillaume, vice-président du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), entretient des relations quelque peu conflictuelles avec ses camarades de la rue Lepic, il vient d’être honoré par le « Sphinx de Daoukro » en lui déroulant presque le tapis rouge et un accueil digne de son rang. Ce contraste dépeint à n’en point douter d’une rupture entre les alliés d’hier.
Pour la création du RHDP unifié, Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara ont affiché des divergences qui ont fait voler en éclats leur alliance. De même, Soro Guillaume, dont les proches ne cessent d’appeler à une candidature à la présidentielle de 2020, rechigne jusque-là à adhérer à la nouvelle entité politique. Aussi, Bédié et Soro pourraient se retrouver dans cette nouvelle plateforme en gestation pour affronter la Parti unifié au prochain scrutin présidentiel.
Mais cette rupture d’avec le camp présidentiel ne saurait se faire sans quelques frictions, d’autant plus que le ministre Adama Bictogo, PCO du Congrès constitutif du RHDP unifié, avait appelé le PAN à rendre le tablier s’il n’adhère pas au Parti unifié.