Dans son livre publié le 13 décembre dernier, Laurent Gbagbo a fait plusieurs révélations sur la crise en Côte d’Ivoire, dont celle concernant l’élection présidentielle de 2010. Pour l’ancien président ivoirien, son adversaire d’alors, Alassane Ouattara, était arrivé en 3e position lors de ce scrutin.
Laurent Gbagbo dévoile les secrets de la Présidentielle de 2010
La question du véritable vainqueur de la Présidentielle de 2010 reste toujours d’actualité pour les militants de l’ancienne majorité présidentielle. Laurent Gbagbo qui en était le chef de file vient à nouveau de lever un coin de voile sur le déroulement de ce scrutin de sortie de crise, qui a pourtant débouché sur une crise postélectorale dont on connaît les affres.
Dans son livre intitulé « Libre pour la liberté et la justice », l’ancien président ivoirien a indiqué que les véritables résultats du 1er tour de la Présidentielle de 2010 donnaient comme finalistes les candidats Laurent Gbagbo (FPI) et Henri Konan Bédié (PDCI). Alassane Ouattara, le candidat du RDR ne venait qu’en 3e position.
« En vérité, en octobre 2010, dès le premier tour, je savais que Ouattara était arrivé troisième, et qu’il ne pourrait donc pas participer au second tour », a-t-il déclaré. Puis, il ajoute : « Des gens du PDCI, le parti d’Henri Konan Bédié – qui était donc deuxième – venaient me voir et passaient des messages. J’ai appelé Bernard Ehui, un proche de Bédié, qui est depuis devenu ambassadeur au Ghana. »
Ces aveux de l’ancien Chef d’Etat ivoirien sont graves, d’autant plus que ce sont les candidats Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara qui ont finalement été proclamés par la Commission électorale indépendante (CEI), puis le Conseil constitutionnel comme étant arrivés en tête, donc admis au 2nd tour à la suite duquel le candidat du RDR, l’actuel président ivoirien, Alassane Ouattara, a été proclamé vainqueur par la CEI et confirmé par la Communauté internationale, mais désavoué par le Conseil constitutionnel dirigé alors par le Professeur Yao Paul N’Dré.
En pareille occurrence, pourquoi donc le Président Bédié n’a-t-il pas intenté un recours pour rétablir la vérité des urnes ?
A cette interrogation, Monsieur Gbagbo répond que le président du PDCI avait « cédé aux pressions de la France, et à son portefeuille », avant d’expliquer : « Il y avait eu beaucoup de fraudes et d’irrégularités. Ehui m’a dit : « J’étais avec Bédié toute la soirée, on a travaillé. Je t’appelle demain. » Bien sûr, il était question que Bédié conteste officiellement. Il ne l’a finalement fait que le cinquième jour. Trop tard, la réclamation n’était plus recevable. »
Rappelons à toutes fins utiles que le « Sphinx de Daoukro » avait effectivement indiqué au lendemain de la proclamation des résultats du 1er tour de la présidentielle de 2010 avoir été délesté d’environ 600 000 suffrages exprimés en sa faveur.
La suite, on la connaît. Il a soutenu le Président Ouattara pour sa victoire au second tour. Mais les relations entre les deux alliés d’hier s’est effritée ces derniers temps, et l’on s’achemine vers une coalition politique entre Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo pour le prochain scrutin présidentiel.