Le général Djibrill Bassolé comparaît, depuis ce mercredi 19 décembre, pour répondre de sa responsabilité dans l’affaire du putsch manqué au Faso. La supposée écoute téléphonique impliquant l’ancien ministre burkinabè des Affaires étrangères et Guillaume Soro, le chef du Parlement ivoirien, a à nouveau été au cœur des débats.
Procès du putsch manqué, Djibrill Bassolé plaide non coupable
Djibrill Bassolé est à la barre du tribunal militaire du pays des hommes intègres pour sa responsabilité présumée lors du coup d’Etat manqué de septembre 2015. L’ancien chef de la diplomatie du président déchu Blaise Compaoré est considéré comme l’un des cerveaux de ce putsch manqué après l’audition d’un enregistrement téléphonique qui a fuité. Il s’agit d’une conversation supposée entre le Djibrill Yipènè Bassolé et Guillaume Kigbafori Soro, le Président de l’Assemblée nationale ivoirienne.
L’affaire avait fait des vagues en fin 2015, mais ces bandes audio n’avaient pu être authentifiées. Un expert allemand avait d’ailleurs été commis par les autorités judiciaires burkinabè pour élucider cette affaire. Mais ses conclusions sont restées également dubitatives. Les présidents Alassane Ouattara et Roch Kaboré avaient donc résolu de régler cette affaire par la voix diplomatique.
Etant donné qu’il s’agit quasiment du seul élément de preuve qui incrimine le général Bassolé, l’enregistrement téléphonique a à nouveau été joint au dossier et présenté au procès comme pièce à conviction. Mais ses avocats contestent cet élément, d’autant qu’ils estiment que le rapport de l’expert a été manipulé.
« Ce qui est curieux, c’est que la prestation de serment qui est intervenue bien après et qui devrait au moins comporter la même signature que celle apposée dans le dernier rapport est différente. Nous avons compris qu’à un moment, l’expert a dû reprendre son rapport pour purger les vices, pour le rendre valable. Or, ce n’est pas possible », a déclaré Me Dieudonné Bonkoungou, avant de dénoncer une « fabrication d’éléments de preuve pour soutenir une thèse », dans un « dossier sale, souillé par des faux ».
Notons que Djibrill Bassolé est poursuivi pour « trahison, complicité d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures » lors du putsch manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés. A l’entame de son procès, il a martelé : « Je ne reconnais pas les faits, je plaide non coupable. »