Guillaume Soro ne partage pas certains points de vue de Laurent Gbagbo contenus dans son livre récemment publié. Pour le chef du Parlement, l’ancien président ivoirien aurait pu faire acte de contrition.
Guillaume Soro se défend de faire l’atalaku de Gbagbo
« Libre. Pour la vérité et la Justice », tel est le titre du livre de Laurent Gbagbo, coécrit avec le journaliste François Mattei, et publié le 13 décembre 2018. Dans ce livre-témoignage, l’ancien chef d’Etat ivoirien dit sa part de vérité sur la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire. Il y a par ailleurs fait des révélations fracassantes que ne partage cependant pas Guillaume Soro. Le Président de l’Assemblée nationale indique en effet que certains points de ce livre sont inexacts.
« J’ai lu son récent livre, il y’a bien des points que je trouve critiquables et inexacts sur lesquels je reviendrai sûrement. Je trouve globalement que Gbagbo aurait pu faire acte de contrition dans son livre. Ça aurait soulagé bien des personnes », a-t-il déclaré, avant de réitérer la libération du prisonnier le plus populaire de la CPI : « Même si cela est regrettable, ça ne m’empêchera guère de penser que sa place est en Côte-d’Ivoire après 7 ans de prison. Je continuerai à réclamer sa libération et celle de Blé Goudé. J’ai dans ma jeunesse fait l’amère expérience de la prison à la DST, à l’école de police, à la préfecture de police et à la Maca. Ce que je peux vous dire en ma qualité d’ancien prisonnier : »en tout cas PRISON, ce n’est pas bon ». »
En dépit de cette critique portée contre l’ancien chef d’Etat, Soro Kigbafori Guillaume reconnait toutefois en l’homme une grandeur d’esprit concernant son approche des institutions de la République. En sa qualité de ministre, puis de Premier ministre du Président Gbagbo, l’ancien leader des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) dit n’avoir jamais été limité dans ses déplacements par le président de la République. Sur ce point, il lui dresse des lauriers par un « atalaku » (faire ses éloges) qu’il se défend pourtant de faire.
« Je note que le Chef de l’Etat Ivoirien dans les années 2004-2010, le Président Laurent Gbagbo, n’a jamais manifesté la moindre hostilité (à ma connaissance) à l’égard de mes relations personnelles avec des Chefs d’État africains », s’est-il voulu formel, avant de poursuivre :
« Jamais, il n’a appelé un Président africain pour lui dire de ne pas me recevoir. Jamais, il ne m’a reproché tel ou tel voyage. Sous Laurent Gbagbo, j’avais en ma qualité de Premier Ministre, un avion de la flotte présidentielle à ma disponibilité permanente. Il avait de ce point de vue, une haute opinion de l’image de marque de l’État de Côte d’Ivoire. Et il savait donner de la considération et du respect aux institutions. Le disant, je suis loin de faire l’atalaku de Gbagbo. De même que j’ai été heureux de retrouver Soul après 10 mois de prison. On peut critiquer un homme pour ses défauts, mais il faut aussi avoir l’honnêteté de souligner ses qualités et ce par acquis de conscience et de vérité. »