Le gouvernement ivoirien a décidé mardi nuit de mettre sous administration préfectorale cinq communes du pays dont deux à Abidjan, où les récentes élections municipales n’ont pas encore connu un dénouement définitif avec l’installation de nouveaux maires élus.
Cinq communes mises sous administration de délégations spéciales
“…Les conseils desdites communes (Booko, Grand-Bassam, Plateau, Port-bouet et Rubino) n’ayant pu être installés au 31 décembre 2018, date d’expiration des mandats des anciens conseils, il est mis en place des délégations spéciales présidées par les Préfets des départements concernés, à l’effet d’assurer la continuité du service public communal, à compter du 1er janvier 2019’’, indique un communiqué du ministère de l’Intérieur, lu au JT de 20H de la télévision nationale (RTI).
Signé par le ministre Sidiki Diakité, le communiqué précise que “les délégations spéciales, ainsi nommées, cesseront leurs activités dès l’installation des nouveaux conseils municipaux’’.
Hormis le Plateau (centre des affaires d’Abidjan), les élections municipales organisées le 13 octobre avaient été annulées dans les quatre autres communes par la chambre administrative de la Cour suprême, en charge du contentieux électoral, et reprises le 16 décembre.
La Commission électorale indépendante (CEI) a proclamé des résultats donnant vainqueurs les candidats du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP, coalition au pouvoir) à Booko (nord), Rubino (sud) et Grand-Bassam (commune balnéaire située à 43 Km à l’est d’Abidjan) où le maire sortant, Georges Ezaley, candidat du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, ex-mouvance présidentielle) conteste de nouveau les résultats.
Ezaley, soutenu par son parti, a déposé un recours à la chambre administrative de la Cour suprême dont la décision est attendue.
Dans la commune abidjanaise de Port-Bouët,le candidat du PDCI Sylvestre Emmou (62,65%) a largement battu le ministre du Tourisme Siandou Fofana (33,61%) dans un autre duel RHDP-PDCI, deux anciens alliés devenus adversaires.
Le ministre-candidat qui avait dans un premier temps reconnu sa défaite, a ensuite et contre toute attente, déposé un recours à la Cour suprême. Dans l’attente de la décision de l’instance judiciaire, l’installation officielle du nouveau maire élu qui devrait se faire jeudi, a été repoussée à une date ultérieure.
Le 13 décembre, l’installation du nouveau maire élu du Plateau, Jacques Ehouo, issu du PDCI, n’avait pas eu lieu et avait été également reportée “à une date ultérieure’’.
Déclaré élu par la CEI après les élections municipales du 13 octobre, Jacques Ehouo, dont la victoire avait été confirmée par la Cour suprême, devrait être investit, conformément au programme d’installation des nouveaux édiles des dix communes de la capitale économique ivoirienne, publié par le préfet de région d’Abidjan Vincent Toh Bi.
Finalement, M. Toh Bi qui avait convoqué le conseil municipal, en vue de son installation, avait déserté les lieux, à l’heure indiquée, au motif qu’il y avait eu un incendie à la veille dans un bâtiment annexe de la mairie, alors que la salle des mariages où devrait se dérouler la cérémonie était intacte.